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Un spectacle bouleversant par son thème, agréable par ce qu’il montre et plaisant par les jeux des comédiens. Tout en tendresse chaleureuse et rempli d’humour.

 

Anémone joue Augustine. Augustine est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Denis Cherer et Pierre-Jean Cherer jouent Dany et Jean, les enfants d’Augustine, confrontés aux épineux problèmes des aidants familiaux.

 

Une vieille femme touchée et touchante, à l’éphémère lucidité rigolote et aux propos toujours acides et cinglants. Une fratrie peu fraternelle qui redécouvre les frictions d’antan.

 

Feront-ils face ensemble, malgré tout ?

 

Augustine vit dans l’instant. Elle semble pelotonnée dans une candide tranquillité, flottant le plus souvent dans ses nuées, souffrant tout à coup de ses peurs jusqu’à s’énerver de ses confusions. Des jaillissements de conscience s’entremêlent avec des désirs incongrus, aussi impromptus que douloureux à vivre comme à observer.

 

Ensemble, la mère et ses deux enfants tentent de s’accommoder de la réalité et jonglent avec ce qu’il faut d’humour pour supporter la peine. Les émotions affluent, les réflexions aussi.

 

Comment faire quand la fin de vie ne se donne pas les moyens ? Faut-il se résoudre à l’installation d'un être cher dans une maison de retraite spécialisée ? Que dire à celle ou celui qui sent bien que tout lui échappe peu à peu, dont le passé s’embrouille avec le présent et pour qui l’avenir ne se voit pas ?

 

L’auteur Denis Cherer décrit avec précision la maladie et son contexte, ses affres et ses cocasseries. Il dépeint les relations avec une poignante humanité, restituant le trouble des sentiments avec un réalisme d’une remarquable véracité. Les souffrances de cette femme ayant perdu les repères de sa mémoire et de son présent, comme le déchirement des enfants et leur questionnement deviennent les nôtres.

 

Le jeu d’Anémome nous cueille et ne nous lâche pas. Finesse des postures, espièglerie des regards et des intonations, justesse dans l’émotion des silences et des répliques, cette grande comédienne incarne le personnage d’Augustine avec un brio pathétique et sensible qui n'oublie pas la drôlerie.

 

Denis Cherer et Pierre-Jean Cherer figurent les deux fils avec une délicate et saisissante affection. Ils composent tous les deux un fratrie crédible et convaincante.

 

Une pièce douce-amère, émouvante et audacieuse où le rire est salvateur et les sourires complices. Le public en sort touché.

 

 

 

De Denis Cherer. Mise en scène d’Anne Bourgeois. Décors d’Olivier Prost. Musique de Denis Cherer.

Avec Anémone, Denis Cherer et Pierre-Jean Cherer.

 


Du mercredi au samedi à 19h15

37 rue du faubourg du Temple, Paris 10ème

01.42.02.27.17 - www.palaisdesglaces.com

 

 

- Photo © zoomdici.fr -

- Photo © zoomdici.fr -

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