Bien sûr, il y a de la fantaisie dans « Le songe d’une nuit d’été » du grand maître anglais, comme dans toutes les toutes les comédies et les farces fidèles aux plus anciennes conventions théâtrales.
Mais dans cette adaptation-là, avouons-le tout de go, ça disjoncte partout, ça déjante avec ou sans pneus rechapés ! Nous ne sommes plus dans la farce simple voire sournoise, nous sommes ailleurs, là où ça dévisse, ça dévie, ça rime, ça chante et ça rit en permanence ! Dans une dimension théâtrale débridée, musicale et burlesque frôlant presque la folie. Et c’est bon, joyeux et drôle.
Nous retrouvons les jeunes amoureux du « Songe d’une nuit d’été » transposés dans les années soixante pour une soirée feu de camp où tout dérape, tout part en vrille et en chansons des sixties, anglaises en plus !...
Bon, avec des metteurs en scène comme Shirley et Dino, il ne fallait pas non plus s’attendre à un conte de Grimm sagement raconté au coin d'un canapé de velours ocre, les pieds sous la couverture en laine tricotée par Mémé. Non là, nous sommes plutôt dans une cour de récréation où des adultes en goguette jouent aux mauvais élèves. Comment ? Ce sont justement Les Mauvais Élèves ? Tu ne m’étonnes pas, Benoit et ils font tout pour y parvenir !...
Débridé oui ! Déjanté, certes ! Mais c’est calé de chez calé cette affaire. De trouvailles scéniques en gags pile-poil, c’est un spectacle soigné et travaillé, riche et ludique, bourré de parodies et de clins d’œil. Et une tuerie de rires !
Les quatre comédiens chanteurs, Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy et Antoine Richard, ont plein de talents. Ils jouent et chantent avec fourberie, le délire aux lèvres, la gigue au corps et le clown dans la peau. Ils nous amusent autant qu’ils semblent le faire pour eux-mêmes. Cette jeune troupe à la fougue impressionnante de dynamisme s’empare de la pièce de Shakespeare pour la détourner avec humour, saisissant la moindre occasion pour nous entraîner dans une farandole de rires.
Un spectacle très drôle et bien ficelé. Le public est hilare et ravi. À voir sans hésiter.
D’après Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Adapté par les Mauvais Élèves. Mise en scène de Shirley et Dino. Costumes de Mariette Niquet Rioux. Avec Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy et Antoine Richard.
Représentations du mardi au samedi du 15 novembre 2016 au 8 janvier 2017 à 21h00 et du 10 janvier au 18 février 2017 à 19h00 – 75 boulevard du Montparnasse, Paris 6ème – 01.45.44.50.21 - www.theatredepoche-montparnasse.com