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Un coup de poing que ce spectacle, touchant au corps et au cœur, charriant le trouble parmi nos valeurs et nos espérances. Un spectacle dru d’une forte densité ; un texte tout en tension à la qualité d’écriture précise et fournie ; une interprétation remarquable qui expose avec justesse et conviction la violence de quatre personnages en doute.

 

Un spectacle nous laissant groggy, livrés à nos réflexions sur la justice des humains, les méandres de la mémoire et de ses combats ravageurs avec l’oubli, les impossibles renoncements de la haine face au pardon.

 

Boris a tué son père, sa sœur Camille est retrouvée blessée à ses côtés. Qui a fait quoi ? Pourquoi ? De quelles douleurs cette fratrie si proche cherche-t-elle à se protéger dans le déni ? Et ce procès, combien de doutes a-t-il semé, de revanches et de soumissions au silence ? Et ensuite, que reste-t-il de la vie gâchée chez la sœur, le meilleur ami et l’ex amante, trois êtres qui ont compté pour Boris et réciproquement ? Leur sera-t-il possible d’enfouir le passé sans qu’il ne ressurgisse ? Pourront-ils renouer les liens passionnels d’autrefois ?

 

Quatre personnages en quête de vérité, confrontés au doute permanent sur ce qui s’est passé et à celui de leur pardon. Quatre êtres hésitant à entreprendre une résilience des peurs et des blessures anciennes, dissimulées pour survivre. Un tourbillon infernal : Oubli ou remord ? Culpabilité ou revanche ? Tenter de comprendre pour ne plus souffrir…

 

Yann Reuzeau écrit là une représentation ciselée et implacable de la réalité des sentiments de révolte ou de soumission devant la maltraitance de l’enfant et de la femme, de celui ou celle qui ne veut ou ne peut pas admettre les faits tant ce qu’ils transportent peuvent contenir d’insoutenable. Tant l’espoir est vain d’oublier ces souffrances, la peur de l’abandon qui les accompagne et la faiblesse de vaincre qui empêche. Un texte complexe dans une dramaturgie fluide et travaillée par de nombreux plans de récit qui s’enchevêtrent et se répondent. La scénographie très adroite de Goury accentue l’impression de spirale vertigineuse par laquelle les situations nous sont livrées, comme un manège où tournent sans arrêt le présent et le passé.

 

Les quatre comédiens Frédéric Andrau, Morgan Perez, Blanche Veisberg et Sophie Vonlanthen subjuguent par l’engagement vibrant de leurs jeux. Une sincérité d'une crédibilité époustouflante. Une sensibilité entière et convaincante. Un très beau travail d’interprétation.

 

Je recommande vivement ce temps de théâtre mémorable, riche et bouleversant, pour son intensité et pour la qualité de son interprétation.

 

 

Texte et mise en scène Yann Reuzeau. Assistante Clara Leduc. Scénographie Goury. Lumière Elsa Revol. Musique Christine Moreau.

Avec Frédéric Andrau, Morgan Perez, Blanche Veisberg et Sophie Vonlanthen.

 


Du lundi au mercredi à 21h00 et le dimanche à 20h00

7 rue Véron, Paris 18ème

01.42.33.42.03  www.manufacturedesabbesses.com

 

 

- Capture d'écran du site manufacturedesabbesses.com -

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