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Voici la toute dernière pièce de Dennis Kelly, écrite en février 2021 et dont nous avons ici la première création mondiale. Arnaud Anckaert s’en empare avec engagement en restituant l’univers cru et cruel, trash même, de cet auteur contemporain, illustre héritier du théâtre ‘in yer face’, style émergeant notamment en Grande Bretagne au début des années 1990 pour développer une approche dramaturgique conflictuelle des faits et des opinions contemporains.

L’argument plonge dans l’actualité déroutante de la vie quotidienne d’un couple pendant le confinement du début de la période du Covid 19. Enfermés car bien obligés de l’être, elle et lui vont subir cette quarantaine ensemble, sous le regard permanent de l’autre. Que peuvent-ils supporter d’entendre ? Que vont-ils encore se dire ? Quelles concessions ou compromissions devront-il accepter ? Et que restera-t-il enfin ?

Nous retrouvons la verve directe et sans concession de Kelly. Les situations poussées à l’extrême, les propos cinglants sans nuance et toujours à vif. Et toujours, ce cynisme qui glace, cet humour grinçant, cette approche radicale.

La mise en scène de Arnaud Anckaert privilégie l’approche réaliste, sans appui ni effet, laissant au texte sa force intrusive et à l’interprétation le soin de restituer cette confrontation inattendue. Nous nous identifions aux personnages bien sûr, et nous ne pouvons pas empêcher le fil de la réflexion aller jusqu’à nous projeter.

Le jeu des comédiens Noémie Gantier et Maxime Guyon allie justesse dans les nuances et force d'engagement. Elle et il nous touchent et nous interpellent. Une interprétation convaincante et implacable, restituant fidèlement l’esprit du texte, ses émotions et son écho.

Une découverte savoureuse de la dernière création de Dennis Kelly, mise en vie avec habilité et précision, admirablement bien jouée. Les amateurs du théâtre de Kelly, dont je suis, ne peuvent pas rater ce spectacle. À voir sans hésiter.

 

Spectacle vu le 17 juillet 2022

Frédéric Perez

 

Texte Dennis Kelly. Traduction Philippe Le Moine. Mise en scène Arnaud Anckaert. Musique Maxence Vandevelde. Lumières Daniel Lévy. Costumes Alexandra Charles.

Avec Noémie Gantier et Maxime Guyon.

 

 

Jusqu’au 26 juillet (attention aux dates)

À 10h25

 

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