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Ce savoureux cabaret littéraire dresse un chatoyant portrait de Colette, de ses rapports tumultueux et voluptueux à la vie et particulièrement à l’amour.

Dès leur arrivée, Judith Magre, Élisabeth Quin et Philippe Tesson installent une ambiance complice et décontractée. Le maître de céans Philippe Tesson, admirable raconteur, commence le récit des faits marquants de la vie de Colette. La journaliste Élisabeth Quin l’accompagne dans ces évocations. La splendide et lumineuse comédienne, la grande Judith Magre dit des extraits de textes de Colette.

La magie opère tout de suite, nous sommes pris et bercés par ces mots d’amour touchants, aux illustrations sensuelles, parsemés d’anecdotes croustillantes et utiles sur la vie sulfureuse de Colette criant une indépendance revendiquée et assumée.

À nouveau, Judith Magre nous cueille et nous envoute de ses sorts ardents et délicats. Nous sommes tenus en haleine par le fil de sa voix, ses appuis, ses intonations, sa chaleur enveloppante ou son froid piquant. Elle dit Colette comme elle nous parle, proche et mutine. Comme si c’était sa vie, ses amours, ses emmerdes qu’elle nous racontait là.

Le choix des textes par Philippe Tesson nous fait découvrir une Colette intime, libérée de tous les jougs qu’une femme subit. Élisabeth Quin et lui nous racontent Colette simplement, dans ses plus puissants et ravageurs états, irrévérencieuse et sans concession sur son plaisir, érigeant en dogme le désir et en droit sa satisfaction. Une amoureuse sauvage, douce, délicate ou directe, sensuelle ou révoltée.

L’amour est passion chez cette auteure prolifique, merveilleuse par sa tendresse à dire et son appétit de vivre.

Elle s’est jouée des normes liberticides en matière culturelle et sexuelle, marchant et creusant à son tour le sillon de celles qui l’ont précédée dans cette attitude émancipatrice. À l’instar de Louise Michel, d’Olympe de Gouges, de Georges Sand ou de Simone de Beauvoir, elle mènera dans ses choix de vie un farouche engagement pour sa liberté d’expression et d’action, prenant place à sa manière parmi les égéries du féminisme humaniste.

Les morceaux de la vie de Colette, racontés et illustrés d’extraits dits, sont ponctués par des séquences musicales jouées au piano par Jean-Baptiste Doulcet. La virtuosité de ce pianiste est époustouflante, son toucher tonique et précis donne du velours, de la sensualité, de la force vibrante et une musicalité impétueuse aux partitions de Debussy, de Ravel et de Fauré ou à ses improvisations.

Le spectacle nous enchante et nous transporte autant qu’il nous surprend. Son propos est narratif, démonstratif et drôle à la fois. Nous savourons des textes de Colette que nous ne connaissions pas. Le plaisir est présent tout le long de ce cabaret rieur, convivial et artistique. Un agréable et doux moment au charme fou et prenant.

 

Cabaret littéraire conçu et animé par Philippe TESSON. Décor de Laurence BOST. Lumière de François LOISEAU. Assistantes : Stéphanie FROELIGER et Juliette PROTAT.

 

Avec Jean-Baptiste DOULCET au piano, Judith MAGRE, Élisabeth QUIN et Philippe TESSON.

 

Les vendredis et les samedis à 20h30 – 75 boulevard du Montparnasse, Paris 6ème – 01.45.44.50.21 – www.theatredepoche-montparnasse.com

- Photo © Pascal Gely -

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