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Pastiche, postiche ou parodie, cette outrecuidante outrance de spectacle, insolite et rieur, oscille entre drôlerie pathétique dans un gant de velours et hommage vibrant dans une carapace de crin. Le tout, sauce cash relevée.

Clown triste aux éclats de fureur, Clémence Caillouel, autrice et interprète, partage une sorte d’introspection exubérante, à la joie mélancolique de retrouvailles avec une illustre chanteuse, vedette iconique d’un passé qui a fui. Le temps d’un temps suspendu dans un ailleurs reconnaissable mais improbable, à la manière d’une performance.

« À la fois opérette absurde et tragédie contemporaine drolatique, ce seule-en-scène revisite la vie d’une chanteuse mythique pour écrire une fable tragi-comique sensible et déjantée. Ici, l’univers est décalé et fantastique. Dalida nous reçoit à Porto-Vecchio. L’ambiance est légère, c’est la fête. Le temps d’une interview, elle revient sur les tubes, ses rêves et les brisures qui ont rythmé sa vie. Entre parodie et incarnation, réalité et fiction, les grands événements de sa vie sont racontés puis poétisés pour laisser apparaître la tragédie d’une héroïne populaire devenue un mythe. »

Elle ose, Clémence. Elle impose ainsi son incarnation d’une Dalida sublimée, portée à l’autel du surréalisme, montrant les ravages de la diva sur son image et les abus de son souvenir.

C’est avec un humour corrosif, piqué de traits tendres, que l’autrice-interprète brosse cette évocation de la vedette emblématique des années 70 et 80, égérie de plusieurs styles de chansons populaires, cheminant sans vergogne de la romance réaliste à la pop, en passant par le disco. Elle, dont on fit de sa vie privée, place publique et panneau publicitaire.

Elle ose, Clémence. Et elle a bien fait. C’est percutant et dérangeant. C’est drôle comme une mitraillade de gags qui grattent comme des cols de laine en été. Et c’est aussi teinté d'une brumaille nostalgique presque attendrissante, une façon de rêverie assoupie sur le parcours et l'aura d'une diva brisée.

Un spectacle détonnant et étonnant, incongru souvent et parfois ébouriffé de joie triste. Une proposition inspirée et sensible. Je recommande vivement de découvrir cet interrupteur de festival.

 

Spectacle vu le 18 juillet 2022

Frédéric Perez

 

De et avec Clémence Caillouel. Mise en scène de Jessica Walker. Création lumière de Xavier Duthu.

 

 

Jusqu’au 26 juillet à 20h30

(relâche le 20)

 

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