Passion pour le théâtre surtout, pour la "Chose Artistique" en général, nous publions ici nos critiques et partageons des coups de cœur. Dans tous les cas, nous ne parlons que de ce que nous avons aimé. Contact : Frédéric Perez, membre du syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse.
Un récital superbe et bluffant. Un vibrant et détonant hommage à Claude Nougaro dont l’impertinence se réveille au détour des séquences musicales et jouées de ce duo chantant et drôle.
Cultivant la distance de respect et d’interprétation nécessaire pour ne pas sombrer dans l’imitation, Les Demi-Frères, qui n’en sont pas à leur premier coup d’essai, loin s’en faut, jouent, chantent et disent les textes, fidèles à la poésie et à la musicalité du répertoire du grand artiste toulousain. Ils osent l’appropriation, comme deux pies rieuses dénichant un jardin de rêves, créant une ambiance chaleureuse et spectaculaire, révélant une belle maîtrise.
Laurent Conoir fait ce qu’il veut de sa voix profonde et puissante à la tessiture et au timbre lui permettant de faire chanter du Nougaro à Yves Montand ou de faire d’une chanson un poème façon Lucchini. Sans le singer, il chante Nougaro dans le texte et il joue des scènes ou les enchainements avec humour et justesse. Il y a du swing dans sa voix et c’est tant mieux.
Mehdi Bourayou apporte aux mélodies sa voix veloutée et aux rythmes une touche personnelle bienheureuse et agréable. C’est lui le pianiste, il joue des claviers comme d’autres lisent le journal dans un coin du bar. C’est tout bon, personne ne lui tire dessus.
Tous deux bons comédiens et musiciens de talent, ils sèment de la fantaisie et du peps sur la scène, jusque dans les yeux des spectateurs, il en reste encore à la sortie.
La mise en scène de Renaud Maurin, ingénieuse et efficace, doublée de la création lumières exceptionnelle de Jacques Rouveyrollis créent une ambiance voluptueuse et un spectacle soigné. Un travail très réussi.
Tenus en haleine du début à la fin, nous ne sommes pas étonnés de chanter les bis tous ensemble. Des instants bonheurs de jours heureux à ne surtout pas manquer !
Au théâtre du Lucernaire à 21h30 jusqu’au 2 juillet – au festival Off d’Avignon – au théâtre de l’Archipel à partir du 9 septembre -