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Une pièce de théâtre engagée, comme on les aime, sur l’émancipation de la condition humaine et les droits des peuples, qui n’omet pas d’y mettre la forme et faire de ce spectacle un moment artistique, agréable et nourri.
Dans le vestibule de la réunion du Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1943, trois jeunes partisans (une femme et deux hommes), attendent leurs chefs respectifs et surveillent les entrées de l’immeuble. Ils échangent entre eux pour échapper à l’attente et oublier la peur. Ils partagent leurs points de vue sur les enjeux de l’engagement, des droits humains, sur la condition féminine et sur la question juive. Quels que soient leurs avis sur la société, ses traditions ou ses croyances, ils ont tous les trois la même volonté : résister.
Être partisan d’une cause ou d’un mouvement c’est résister, hier comme aujourd’hui. Prendre conscience de ce qui se passe dans la société, c’est résister aussi. Résister à ceux qui veulent penser à notre place, nous mettre à la merci du plus fort en terreur. La conscience politique est-elle l’apanage et l’atout des érudits rassemblés en élite ? Résonne–telle avec chaleur parmi les sursauts de la jeunesse afin de repousser au loin l’effroi et se livrer tout entier à la rébellion du combat pour un idéal ?
Ces questions traversent cette pièce de Régis Vlachos. Son écriture habile parvient à nous emporter dès le début, nous réjouir comme nous émouvoir. Un texte utile à la mémoire comme à l’esprit de la Résistance. Il nous rappelle l’impérative nécessité de vigilance, celle qui ne nous fait pas plier ni baisser les yeux devant ces luttes pour l’émancipation humaine. Vlachos apporte avec conviction un regard attentif et revendicatif sur les droits des femmes, leurs luttes difficiles pour obtenir l’égalité avec ceux des hommes.
La mise en scène de François Boursier maintient une tension permanente par les jeux émouvants et intenses des répliques et des situations piquées d’humour. Les effets de lumières, de sons et de bruitages sont judicieux et efficaces, créant une atmosphère impressionnante.
Les comédiens Jean-Hugues Courtassol, Aurélien Gouas et Lucie Jousse (remarquable) nous convainquent. Ils portent la souffrance de la peur et la hargne de combattre avec justesse. Ils servent la beauté des sentiments et la profondeur des messages par des jeux subtiles  et enthousiastes.
Une partition inattendue et passionnante sur le sujet de la Résistance, qui fait ressortir des questions qui résonnent encore aujourd’hui. Loin de toute contrition triste et revancharde, voici un spectacle plaisant et brillant.
De Régis Vlachos. Idée originale et mise en scène de François Boursier assisté de Pauline Corvellec et Aline Gallet. Lumières d’Antonio de Carvalho. Recherche discographique de Rémi Castiglia. Costumes de Gaël Yannic. Avec : Jean-Hugues Courtassol, Aurélien Gouas, Lucie Jousse et la voix de Baptiste Brylak.
Du lundi au mercredi à 19h30 - 5 rue Blainville, Paris 5ème - 01.42.01.81.88 - www.theatredelacontrescarpe.fr
Photo tdlc

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