
Est-ce qu’en amour c’est comme au jeu, à trop jouer, on perd ? C’est tout le propos de Jean Dell et Gérald Sibleyras qui signent cette pièce, créée en 2003, qui connait un succès immédiat et mérité.
Elle raconte avec une vive délectation les aléas des relations sociales et amoureuses de nos contemporains. Sans doute écrit à la serpe, le texte est cinglant et narquois, impitoyable pour les travers des personnages poussés dans leurs retranchements. Une théâtralité comique et fourbe, comme une farce moderne qui dénonce tout en s’amusant.
Il faut dire aussi ! Quelle idée de jouer à « je t’aime, moi non plus » et surtout de le dire aux participants du pique-nique champêtre sensé célébrer la vente de la propriété familiale ? Ah ben oui c’est sûr, la rumeur fait son chemin, les masques tombent, le jeu devient cynique et glacial ! Et on en prend pour son grade plus souvent qu’à son tour ! Un couple si uni qui annonce sa séparation, ça fait tache quand même !...
Ah cela ne tarde pas, on entend et on apprend tout ! La trahison des amis, l’adultère de l’époux, la lassitude de l’épouse… Et les liens amoureux passent l’épreuve du jeu de la vérité dans ce couple qui semblait si soudé. Un modèle à admirer, jalouser ou piéger. Mais comment donc cela va finir ?...
Très adroitement ficelée, cette pièce vaut le détour pour son écriture efficace et redoutablement drôle. Une comédie d’été (c'est une reprise) à retrouver ou à découvrir, pour le texte surtout.
De Jean Dell et Gérald Sibleyras - Mise en scène : Éric Laugerias. Lumière d'Élodie Murat. Costumes d'Axel Boursier.
Avec en alternance : Michel Baladi, Alain Cerrer, Fabrice Pannetier (en alternance avec David Buniak), Laure Trégouët (en alternance avec Ségolène Prunier), Nathalie Trégouët (en alternance avec Géraldine Vandercammen).
Du mardi au samedi à 21h15 (relâche le 7 et 8 juillet) – 42 rue Pierre Fontaine, Paris 9ème – 01.42.81.00.11 – www.comediedeparis.com