
Dans le cadre de « mon premier festival d'opéra », l’opéra-comique a proposé les 23, 24 et 25 février l’opéra pour enfants LE MYSTÈRE DE L’ÉCUREUIL BLEU. Une initiation à l'art lyrique bienvenue et une découverte de l'opéra-comique réussie.
Une production des plus abouties que ce spectacle d’opéra-comique, à l’opéra-comique, sur l’opéra-comique !... Un astucieux parti-pris d’écriture imaginée pendant les travaux du bâtiment et qui fut donné la première fois en Web-Opéra le 21 février 2016.
C’est une enquête rieuse et farfelue sur la mystérieuse mort de l’écureuil Zampa, retrouvé tout bleu dans le piano, qui sert d’argument à ce spectacle agréable et joyeux.
Tous les corps de métiers de l’illustre théâtre sont à l’honneur. Le librettiste s’en est donné à cœur joie et c’est tant mieux. Les décors, les cintres, les accessoires, les costumes, les lumières, la chorégraphie, les artistes… Tout, toutes et tous ont leurs places dans l’histoire.
Les jeux de comédie et les chants à pleine voix illuminent une partition riche en couleurs et en styles, servie superbement par les dix-huit musiciens de l’orchestre « Les Frivolités Parisiennes ». De nombreux et savoureux clins d’œil au répertoire parsèment le livret de Ivan Grinberg et la composition de Marc-Olivier Dupin comme un hommage appuyé, élégant et chaleureux à leurs prédécesseurs.
La mise en scène ingénieuse de Ivan Grinberg permet des variations multiples dans les jeux, les situations et les chants. À noter une habile recherche d’espaces sonores différentiés : Les voix chantées du fond, des côtés ou du bord de scène créent des effets étonnants et captivants.
De très jolis moments jalonnent l’opéra. Des scènes lumineuses apportent une sorte de « merveilleux complice » aux allures d'aujourd'hui à l’histoire. La qualité de la musique bien sûr (dont ce très beau passage de boogie-woogie impromptu et souriant), toute en harmonies modernes dans une riche palette de couleurs instrumentales comme les splendides duos et quatuors vocaux, offrent une polyphonie savoureuse et parfaitement maitrisée. Les voix sont belles, pleines de coffre ou douces de velours, c’est selon, et brillent toutes d’une virtuosité remarquable.
Un opéra frais, intelligent, admirablement joué et chanté. Un beau et bon moment de spectacle musical.
Un opéra de Ivan Grinberg et Marc-Olivier Dupin. Direction musicale de Marc-Olivier Dupin. Mise en scène de Ivan Grinberg. Décors de Aurélie Maestre. Costumes de Alain Blanchot. Lumières de Madjid Hakimi. Chorégraphie de Caroline Marcadé.
Avec Ronan Debois, Patrick Kabongo, Armelle Khourdoïan, Jean-Jacques L'Anthoën, Anna Reinhold et Marion Tassou (voix off de Stuart Seide).
Avec L’Orchestre Les Frivolités Parisiennes.