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Mais qui était donc ce Lionel ? Pour semer ainsi après sa mort brutale un tel imbroglio qui prend vite les allures de polar théâtral ? Nous le saurons bientôt même si nous pouvons le deviner très vite mais l’essentiel n’est pas là, dans son identité simple ou multiple, dans sa relation compliquée ou complexe avec celles et ceux qu’il a aimés et qui l’ont aimé.

 

Tout est contenu dans ce huis-clos qui oblige Léa et Anthony à se côtoyer, se confronter et se dire les mots qui soulagent, qui révèlent, qui blessent et ceux qui meurtrissent irrémédiablement.

 

Un thriller psychologique tissé serré, aux émotions à fleur de mots qui envahissent l’histoire dès le début, qui nous fait osciller entre curiosité, étonnement, sentiment de révolte et de compassion presque pour ces deux êtres aux parcours de vie bafoués ou empêchés, dont la quête du bonheur semble avoir été arrachée à jamais.

 

Le texte de Romain Poli est adroitement ficelé, avec en toile de fond la terreur des attentats qui se déroulent à Paris à ce moment-là, oppressant le climat dans la pièce. Se confondent des problématiques contemporaines qui explorent les réalités de l’amour, de la sexualité, de la tolérance des différences et du secret de l’intimité.

 

Aimer jusqu’où ? Jusqu’à pouvoir entendre quelle vérité ? Posséder ou partager l’amour ? Aimer donne-t-il le droit d'être aimé et un devoir à l’être aimé ?

 

Dans une mise en scène calée au cordeau, pas simple dans un huis-clos de ce type, William Willebrod Wégimont donne à l’histoire un flux adroit et efficace, laissant les nombreux rebondissements nous surprendre sans appuyer et donnant aux jeux la simplicité et l’intensité qui conviennent.

 

Nouritza Emmanuelian joue Léa avec la sincérité de la déchirure passionnelle. Elle apporte une sensibilité expressive remarquable dans l’abattement de son personnage comme dans la colère tenace de son combat pour comprendre. Romain Poli joue Anthony avec finesse. La blessure évidente de l’homme rompu est très bien rendue. Il montre l’implacable courage de son personnage, ses hésitations et ses renoncements. Un duo de comédiens qui fonctionne à merveille et qui nous cueille. Une intensité tout en tension, crédible et troublante. Chapeau bas les artistes !

 

Un spectacle prenant, bien construit et surtout bien joué. À voir sans hésiter.

 

 

Une pièce de Romain POLI. Mise en scène de William WILLEBROD WÉGIMONT. Scénographie et costumes de Antonin BOYOT GELLIBERT. Lumière de Vera MARTINS. Sound Design de Lucien PESNOT.

Avec Nouritza EMMANUELIAN et Romain POLI. Avec les voix d'Éric GUÉHO et de Sophie de FÜRST.

 


LE FUNAMBULE

Jusqu’au 1er mai 2018 – Les lundis à 21h et les mardis à 19h30

53 rue des Saules, Paris 18ème

01 42 23 88 83 – www.funambule-montmartre.com
 


AVIGNON OFF 2018

Du 6 au 29 juillet à 14h20 au Théâtre ARTO

 

- Photo © Fabienne Rappeneau -

- Photo © Fabienne Rappeneau -

- Photo © Fabienne Rappeneau -

- Photo © Fabienne Rappeneau -

- Photo © Fabienne Rappeneau -

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