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Un opéra populaire dans un cadre magnifique pour un public très varié, quelle belle initiative que ce festival ! Rendre ainsi accessible la musique dite classique et une pratique artistique qui n’est pas voisine de la culture ambiante, voilà une belle démonstration d’Éducation Populaire qui ne mérite que des louanges et des remerciements.

 

L’élégance et la fougue de cette partition de Bizet, aux couleurs riches, étonnantes et détonantes, s’entremêlent avec une précision stricte quasi métronomique avec la clarté et la fluidité du livret.

 

Cette prouesse demande à la distribution lyrique des qualités de chant à pleine voix, de tessiture maitrisée et une diction particulièrement claire. Quant à l’orchestre, la kyrielle de nuances liées à une orchestration complexe et soignée, doit faire appel à de grands talents pour rendre à cette musique toute la grandiose noblesse, la douceur des airs de velours et son impétueuse puissance.

 

L’orchestre et sa direction par Vincent Renaud relèvent le défi, ô combien ! C’est brillant, net et coloré, louré ou pétillant. Les chœurs ne sont pas en reste.

 

Malheureusement, la distribution lyrique n’apparait pas de qualité égale. Avec des jeux parfois incertains, certaines voix mal assurées ou de faible puissance, des dictions trop souvent indéchiffrables. Certes la sonorisation est nécessaire pour une représentation en extérieur…

 

Mais notons toutefois la très remarquable soprano Olga Tenyakova qui a littéralement subjugué l’auditoire en Micaëla (les saluts l’ont très bien remercié). Comme nous aurions aimé l’entendre dans le rôle de Carmen ! Olga Tenyakova sait jouer aussi bien que chanter. La sensualité et la force de sa voix ont déjoué les pièges du plein-air, une joie à elle toute seule !

 

La mise en scène nous a réservé des surprises pas toujours agréables. De trop nombreux mouvements inutiles, des duos d’amour sans que les amoureux ne se regardent ni se touchent, des entrées-sorties illogiques. Un parti pris peu perceptible pour l’apprécier tout à fait.

 

La scénographie sur deux niveaux ne semble pas apporter quelque chose à la dramaturgie simple du livret. La fosse d’orchestre derrière les chanteurs, au fond du plateau bas n’a sans doute pas arrangé la précision des attaques, laissant aux chanteurs le soin de les prendre.

 

La chorégraphie aux allures de Hip-Hop nous aurait sans doute agréé si l’ensemble de la mise en scène eut versé dans une approche plus contemporaine. Mais là non.

 

Malgré les airs et les allures de Carmen plus orientalisés qu’hispaniques (hachures des phrasés au lieu de liaisons, jeux dansés des mains éloignés de ceux des danseuses flamencas), la musique toujours aussi belle de cet opéra, ici très bien jouée par un orchestre talentueux, tonique et doux à la fois, emporte l’intérêt et le plaisir de la découverte ou de la redécouverte.

 

Et puis, il y avait Olga Tenyakova, vous ai-je dit qu’elle faisait une Micaëla magnifique ?

 

 

Opéra De Georges Bizet. Livret de Ludovic Halévy et Henri Meilhac d’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Mise en scène de Radu Mihaileanu Assisté par Diane Clément. Direction Musicale de Vincent Renaud. Scénographie de Bastien Forestier. Costumes de Barbara Del Piano. Lumières de Jacques Rouveyrollis.

Chœur : Unikanti. Chœur D’enfants : Maîtrise Des Hauts-De-Seine. Orchestre : Anne Gravoin / Music Booking Orchestra.

Avec Romain Delbart, Pierre Doyen, Gala El Hadidi, Eric Fennel, Andriy Gnatiuk, Franck Lopez, Tiago Matos, Gaëlle Méchaly, Gary Mihaileanu, Sahy Ratia, Pauline Sikirdji et Olga Tenyakova.

 

 

Voir dates et lieux de la tournée 2018 sur le site

www.operaenpleinair.com

 

 

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