Passion pour le théâtre surtout, pour la "Chose Artistique" en général, nous publions ici nos critiques et partageons des coups de cœur. Dans tous les cas, nous ne parlons que de ce que nous avons aimé. Contact : Frédéric Perez, membre du syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse.
Voici un joli petit conte à la morale convenue mais sympathique.
Un homme et une femme, que tout oppose à priori, se retrouvent par hasard sur le toit du treizième étage d'un immeuble avec pour seule raison le souhait de s'y jeter.
D'abord c'est la colère. L'un et l'autre s'affrontent parce que leurs présences au même endroit et au même moment empêchent leurs projets respectifs.
Puis c'est la négociation. Lequel ou laquelle est le plus malheureux et mérite la priorité voire l'exclusivité du toit-tremplin ?
Arrive ensuite la conclusion, nous laissant supposer une fin heureuse.
Aucun décor et trois chansons en sono pour toute scénographie. L'épurement scénique met au premier plan les comédiens et le texte. Les dialogues caustiques et parfois cyniques rythment adroitement la pièce.
L'auteure Claire Giuseppi signe aussi la mise en scène. Elle joue la femme SDF qui n’a pas la langue dans sa poche et qui parle « vite de chez vite » tellement qu’on croirait qu’elle est pressée !... Wilfrid Duval joue l'homme PDG qui se révèle plus crédible à la fin qu’au début. Pierre-Yves Redouté joue le peintre en bâtiment qui ne réussira pas à peindre le toit en blanc ni à convaincre tout à fait. Les jeux semblent fragiles et manquent d'intensité suffisante pour captiver et faire ressortir l'émotion pourtant présente dans l’histoire. Diction ? Mémoire du texte , Concentration ? Bon, c’était la dernière dans ce théâtre, peut-être la pression ?
Tout de même, l'ensemble est agréable avec quelques moments drôles.