Passion pour le théâtre surtout, pour la "Chose Artistique" en général, nous publions ici nos critiques et partageons des coups de cœur. Dans tous les cas, nous ne parlons que de ce que nous avons aimé. Contact : Frédéric Perez, membre du syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse.
Habitué et fervent admirateur du théâtre de Harold Pinter, théâtre que je sais exigeant dans son approche stylistique, dans son obsession de l’oppression et des situations où l’absurde peut prédominer, je n’ai pas reconnu ce théâtre qu’il me semblait connaitre un peu et que j’aime beaucoup, je l’avoue.
Est-ce la nouvelle traduction, la mise en scène, les comédiens ? Je ne sais pas vraiment mais je n’ai rien compris, je n’ai rien capté, je n’ai rien ressenti. Fussent ces longueurs dans les scènes, ces silences inhabités et ces jeux parfois incertains aux limites d’une bancale justesse.
Incompréhensible…
Ecrite en 1970 et jouée dès l’année suivante à Londres et à Paris, « Old Times » ou « C’était hier » est une des pièces les plus célèbres et les plus jouées de Pinter, souvent couronnée de succès. L’argument déroule les révélations énigmatiques de trois personnages sur leurs vies communes ou croisées, de manière ténue parfois suggérée. Ici entrecoupées de chants marmonnés (sans doute trop souvent), les scènes ne paraissent pas crédibles, la sauce ne prend pas. Les comédiens semblent à la peine.
Surprenant…
Peut-être que la pièce se révèle trop opaque par son mystère déstructuré qui pourtant est une touche habituelle de l’auteur ? Peut-être que le parti-pris de la mise en scène n’apparait pas clairement dans la mise en vie de la dramaturgie ni dans la direction de jeux ?
Dommage…
Des sorties bruyantes de spectateurs. Un fou-rire sonore qui faillit se répandre comme une ola dans un stade. Des applaudissements gênés ou absents aux saluts malgré la claque bruyante de quelques complices faisant des signes aux comédiens.
Décevant…
Je me demande si je n’en attendais pas trop… Il reste au final le parfum âcre et le goût amer d’un désenchantement. Pour l’adepte du théâtre de Pinter et des mises en scènes inventives, originales ou atypiques. « Il en est de ces beaux songes qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de les avoir crus ».
Du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 15h00 - 1 place Charles Dullin, Paris 18ème - 01 46 06 49 24 - www.theatre-atelier.com