Passion pour le théâtre surtout, pour la "Chose Artistique" en général, nous publions ici nos critiques et partageons des coups de cœur. Dans tous les cas, nous ne parlons que de ce que nous avons aimé. Contact : Frédéric Perez, membre du syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse.
Adorable comédie chantée remplie d’ironie, de dérision et de tendre folie, «Sur les cendres en avant» est un spectacle réjouissant de Pierre Notte, qui signe un texte succulent, des musiques plutôt sympa et une mise en scène adroite et efficace.
Nous passons la soirée avec quatre femmes qui nous racontent en chantant quatre passés cassés qu’elles croisent au présent pour colorer d’espoir leurs quatre destins. Chacune porte son fardeau, ensemble elles vont porter l’espérance. C’est un incroyable optimisme qui finalement les réunie. Comme une leçon de vie, de lutte et de courage.
Mais n’allez pas croire que ces histoires croisées sombrent dans le mélodrame façon Dickens. Non, non !... Laissez vos mouchoirs, relâchez les zygomatiques. Car c’est dans une joie cocasse et une bonne humeur incongrue que notre joli quatuor évoluera et finira par le faire ce numéro de claquettes à la Fred Astaire et « Ginger Bidulle » !
Oui, les décors ont l’apparence du déglingué, genre cheap trempé trash. Oui aussi, la voix off (de Nicole Croisille, s’il vous plait !) nous annonce des horreurs que nous ne verrons pas, faute de moyens de la production (sic !). Oui encore, une sombre impression que tout va de travers, tout part en vrille et tout finira dans le fossé… Et bien non, Edmond ! Peu à peu, à petit coup de croches et de situations aux tournures habillées de non-sens, nous les voyons reconstruire quelque chose qui ressemble à une libération, à une envolée de bonheurs.
Les comédiennes Juliette Coulon, Blanche Leleu, Chloé Olivères et Elsa Rozenknop sont toutes les quatre formidables. Elles chantent façon Michel Legrand (ce n’est pas moi qui le dit, je jure ! c’est dans le texte), accompagnées efficacement au piano par Donia Berriri. Elles rendent leurs personnages sympathiques, nous faisant volontiers complices.
Nous sortons sourires aux lèvres (enfin chacun un, vous m’avez compris. Non ? bon)… Nous sortons, sourire aux lèvres, réjouis de ces mélodies phrasées aux instants truculents mais aussi poétiques et doux. Un petit bijou brillant, drôle, chaleureux, qui taquine avec l’absurde. Un spectacle très agréable.
Du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 15h30 - 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris 8ème - 01.44.95.98.21 - www.theatredurondpoint.fr