Un délire que cette comédie décalée extrapolant jusqu’à l’outrance burlesque les déviances du vedettariat déchu et les tentatives abracadabrantes pour remonter l’échelle du succès. Comédie cocasse et légère comme les boules de coco dont se bâfre la belle Louise. Une bonne petite balade dans le non-sens et l’absurde, écrite par Sébastien Blanc et Nicolas Poiret, qui n’ont pas laissé leur langue dans leurs poches ni leurs idées bien rangées. Après le splendide « Même pas vrai » voici le succulent « Le Grand Déballage ».
La mise en scène d'Anne Bouvier s’empare habilement du texte pour faire fourmiller les situations incongrues qui s’enchaînent et faire ressortir les répliques cinglantes et terriblement bien écrites qui fusent, sur un rythme soutenu nous laissant à peine le temps de comprendre où nous sommes et qui nous parlent. Les personnages sont lâchés (et ils ne s’en privent pas) dans une histoire simple comme la rondeur d’une boule de coco, où tout va s’embrouillant peu à peu pour terminer en franche dinguerie.
Les deux comédiens jouent délicieusement la loufoquerie de leurs personnages. Pascal Zelcer, malgré la cruelle attitude de son éditeur de personnage, nous le rend barjot à souhait et sympathique comme un vieux copain. Linda Prévot Chaïb joue Louise, une auteure adorable de naïveté et prête à tout pour séduire toujours plus encore avec son sourire de tueuse.
Mémé, je te préviens. Si tu vas voir ce spectacle, ne sois pas surprise. Ce n’est pas le Grand Déballage de la foire-à-tout de Montesson, là où tu as trouvé ton abat-jour orange pour ton salon. Ce n’est pas non plus le vide-grenier de Croissy où tu as acheté le tapis vert à pois jaunes pour ta salle de bains. Non, non, rien à voir. Ce Grand Déballage-là, Mémé, c’est plutôt du grand n’importe quoi pour de rire ! Tout est fait pour que ça disjoncte et ça le fait. Les répliques, les accessoires, les décors, les vidéos, tout est dingue là-dedans. Il y a un moment, je te jure, on n’y comprend plus rien ! Et puis ça fait peur aussi : ils se battent avec une agrafeuse, ils mettent des fausses perruques et ils se goinfrent tout le temps de boules de coco. Les mêmes que tu caches dans la boite à couture et que tu manges la nuit venue, avec Tata Valérie, quand tu nous croies endormis. Te voilà prévenue, ils sont fous à lier, je les ai vus, j’y étais !
Il n'empêche que c'est vrai !... Ça bombarde, ça brocarde et ça boulevarde à tout va dans cette pièce complètement barrée. Un spectacle croustillant et débridé pour le plaisir de rire.
De Sébastien Blanc et Nicolas Poiret. Mise en scène : Anne Bouvier. Musique originale : Pierre Antoine Durand. Scénographie : Pauline Gallot. Costumes : Isabelle Bardot. Lumières : Denis Koranski. Collaboration artistique : Marie Céline Nivière. Création vidéo : Frédéric Cussey. Avec Linda Prévot Chaïb et Pascal Zelcer.
Du mercredi au samedi à 20h00, le dimanche à 18h00 – 29 rue de Dunkerque, Paris 10ème – 01.85.08.09.50 – www.theatrelaboussole.com