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Nicolas est le fils de Anne et de Pierre. Depuis la séparation de ses parents, quelque chose ne tourne pas rond, quelque chose ne va plus chez cet adolescent qui semble avoir pris de plein fouet l’échec familial comme une injustice, une culpabilité, un renoncement à la vie heureuse qu’ils avaient tous les trois, avant.

 

Avant que son père ne parte, épris d’un autre amour. Avant qu’il ne le laisse, lui et sa mère, les privant de leur passé heureux, pétris de doutes sur ce qui a manqué. Nicolas vit cette séparation comme un abandon. Il ne semble pas trouver les raisons qui le rassureraient. Il s’échappe dans l’oubli du présent, dans la descente aux enfers de l’angoisse dépressive qui le mutile.

 

Comment va-t-il surmonter ce cataclysme intraverti ? Que pourra-t-il espérer des changements qui vont se succéder, sauront-ils le protéger, le sortir des affres de ses tourments et de ses dérives ?

 

L’installation chez son père, la proximité d’un petit frère, la relation avec sa jeune belle-mère, une mère toujours attentive, un nouveau lycée, un séjour en service psychiatrique... Cela suffira-t-il ?

 

Florian Zeller conclue sa trilogie familial (la Mère, le Père et aujourd’hui le Fils) avec une pièce captivante grâce aux jeux brillants et sincères de la distribution. Et c’est heureux car les incohérences du texte sont légion et même si le réalisme est plausible, il est peu crédible.

 

Une documentation sans doute insuffisante est à l’origine des approximations et des improbables situations sur les souffrances de l’adolescence, l’aveuglement de parents aimants issus d’un milieu d’avocats qui ne voient pas que cette souffrance est pathologique, le fonctionnement des lycées (l’absence d’un jeune plusieurs mois sans que l’alerte soit donnée est juste impossible) et celui des services psychiatriques (l'efficience gommée, très au point de nos jours, de la relation aux parents).

 

Malgré ces ricochets sur la véracité du réel, l’émotion passe la rampe. Car Pierre est magistralement incarné par Yvan Attal, ce père qui souffre de plus en plus de ne pouvoir ni de savoir que faire, est troublant tant il est troublé, avec une justesse et une intensité remarquables. Un très beau travail d’interprétation.

 

Anne Consigny, la mère, est émouvante. Élodie Navarre est touchante dans son rôle de jeune femme qui se dévoue par amour. Rod Paradot est convaincant en ado brisé. Jean-Philippe Puymartin et Raphaël Magnabosco sont tous deux efficaces dans leurs rôles courts mais bien joués de personnel médical.

 

La mise en scène de Ladislas Chollat centre l’attention sur les jeux, à raison, jouant des effets de fondus-enchainés dans la scénographie, désormais répandus et ici judicieux, nous gardant captifs aux détours et rebondissements des situations.

 

La pièce de Florian Zeller offre aux comédiennes et aux comédiens des répliques saillantes et poignantes qu’ils servent avec brio. LE FILS est à voir surtout pour le père, exceptionnel Yvan Attal.

 

 

Une pièce de Florian Zeller. Mise en scène de Ladislas Chollat. Assistanat à la mise en scène de Lou Monet et Grégory Vouland. Décor de Grégoire Laug. Lumières de Alban Sauvé. Costumes de jean-Daniel Vuillermoz. Son de Mathieu Boutel.

Avec Yvan Attal, Anne Consigny, Raphaël Magnabosco, Élodie Navarre, Rod Paradot et Jean-Philippe Puymartin.


Du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h00

15 avenue Montaigne, Paris 8ème

01.56.88.21.10 - www.comediedeschampselysees.com

 

- Photo © Lisa Lesourd -

- Photo © Lisa Lesourd -

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