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Mais qu’est-ce donc cet objet théâtral imposant et spectaculaire ? Une fresque, un poème épique, une épopée philosophique, une monstrueuse rodomontade ironique et dévastatrice des codes de la bienséance sociale, religieuse, culturelle et politique ? Sans doute un grandiose patchwork de tout cela.

 

Voici la chanson de Rabelais dans toute sa splendeur, son exagération iconoclaste manifeste et son apport innovant pour l’époque, que Jean-Louis Barrault a composée en 1968 à partir des textes majeurs du grand auteur et que Hervé Van der Meulen remonte pour la première fois depuis sa création.

 

L’imagination coule à flot, l’imaginaire nous emporte, le merveilleux nous saisit, nos désirs et nos fantasmes sont titillés dans ce magnifique ouvrage irrévérencieux et édifiant dans lequel nous baignons, surpris et ravis, près de 3 heures durant.

 

Dans une ambiance foutraque réglée au cordeau, colorée d’un enthousiasme débordant et ludique, le texte riche en verbes et en verve semble délibérément dédié à l’enchantement poétique et romanesque de récits impudiques et sages, aux messages profonds et drôles comme une ode à la pensée libre et épicurienne écrite pour une symphonie du bonheur.

 

Ah ça ! La langue de Rabelais dépote, se gausse et laboure les jardins de la vertu, de la religion, de l’éducation, de la guerre, de la justice et des finances. Tout y passe !... Place aux plaisirs du charnel, de l’amour, de l’amitié et de la dégustation de la vie. Une ballade grivoise, joyeuse et décomplexée. Sans contrainte autre que la recherche du plaisir. Une paillardise effrontée aux mots sensibles et sensés, crus et vrais.

 

La mise en scène sert à la perfection la parodie du texte, sa réflexion et sa force dénonciatrice aussi, cumulant effets et moments suspendus, gags et traits, parsemés parmi les chants, les musiques instrumentales, les danses et les jeux de comédie.

 

La jeune et nombreuse distribution est sans faille, impressionnante de dynamisme, de justesse et d’engagement.

 

Un spectacle succulent et truculent, grand et beau, par sa forme étonnante et son texte détonant. Nous en sortons éblouis et heureux, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants de souvenirs.

 

 

D’après la pièce de Jean-Louis Barrault. Mise en scène Hervé Van der Meulen. Scénographie et accessoires Claire Belloc. Musique originale Marc-Olivier Dupin. Chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq. Chefs de chant Juliette Epin-Bourdet et Pablo Ramos-Monroy. Costumes Isabelle Pasquier. Lumières Stéphane Deschamps. Maquillage Audrey Million. Assistants Julia Cash, Ambre Dubrulle et Jérémy Torres. Son et régie générale Arthur Petit.

Avec Etienne Bianco, Clémentine Billy, Loïc Carcassès, Aksel Carrez, Benoît Dallongeville, Ghislain Decléty, Inès Do Nascimento, Pierre-Michel Dudan, Délia Espinat-Dief, Valentin Fruitier, Constance Guiouillier, Théo Hurel, Thomas Keller, Nicolas Le Bricquir, Olivier Lugo, Juliette Malfray, Mathias Maréchal, Pier-Niccolo Sassetti, Jérémy Torres et Agathe Vandame.

 

 

Dernières vendredi 6 avril à 20h30 et dimanche 8 avril à 15h30

(En attendant d’autres dates !)

Coproduction Le Studio d’Asnières et le Théâtre Montansier de Versailles. Avec la participation artistique du Studio-Ecole Supérieure de Comédiens par l’Alternance

01 47 90 95 33 – www.studio-asnieres.com

 

- Photos © Miliana Bidault -

- Photos © Miliana Bidault -

- Photos © Miliana Bidault -

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