L’AFFAIRE MOUSSORGSKY à la Cité de la Musique – Philharmonie de Paris

« Modest Moussorgski, petit-fils du célèbre compositeur, est gardien de musée à Saint-Pétersbourg. Un jour, il s’endort. À son réveil, dix tableaux ont disparu. De la Russie aux États-Unis, il devra traverser un monde fantasque pour les retrouver. Une réécriture des Tableaux d’une exposition par un quartet de jazz accompagné pour l’occasion par un comédien-conteur et des images animées. »

Au prétexte d'une épopée romanesque toute en gaieté et en émotions, la musique, les dessins projetés, les animations vidéo et le jeu du narrateur nous font vivre une aventure pleine de rebondissements, aux allures d’une fresque musicale et poétique amusante.

Nous sommes baignés par une fichue bonne musique de jazz qui reprend ou extrapole, à la manière de variations, les thèmes majeurs de la célèbre partition pour piano des « tableaux d’une exposition » du compositeur russe Modeste Petrovitch Moussorgsky, auxquels quelques compositions originales sont ajoutées.

L’histoire écrite par Alain Pierre restitue avec fidélité l’univers de Moussorgski. Univers souvent empreint de fantastique où les fantasmagories peuvent être espiègles, éthérées ou macabres. Ici, et c’est tout à fait bienvenu, l’univers est passé aux filtres des peurs et des mythes dont regorgent les contes pour enfants, rendant l’univers moins monstrueux et plus accessible.

Moussorgsky s’est inspiré pour composer cette suite de pièces pour piano, des œuvres de son ami peintre Viktor Hartmann (aquarelles et dessins surtout) et a imaginé de relier les pièces de la suite d’une manière qui présente l’évolution d’un visiteur au cours d’une exposition. Alain Pierre a transposé et ajusté cette même idée dans le conte musical qu’il a écrit. Bel hommage à l’esprit de l’œuvre initiale.

Le jeune public présent, émerveillé et attentif, démontre que la qualité de ce spectacle musical à l’écoute qui semblerait exigeante est finalement très aisée et source de grands plaisirs. Un gage indéniable de réussite.

Un délice musical pour petits et grands à savourer sans modération que ce spectacle de théâtre-concert « jazz », iconoclaste et inattendu, au charme teinté par la magie du conte.

Spectacle vu le 21 septembre 2019,

Frédéric Perez

Écriture, direction musicale, flûte, saxophones, compositions et arrangements d’Alain Pierre. Contrebasse : Jean-François Vincendeau. Batterie : Bertrand Dabo. Arrangements, piano : Thomas Mayeras. (Orchestre Les 5000 doigts du Docteur K).

Dessinateurs :  Charlie Cuif, Sébastien Danguy des Déserts, Christophe Fauconnet et Raphaël Lerays.

Photo © Vincent Deaubonne.

Direction d’acteur : Florence Joubert.  Costumes : Martine Ritz. Comédien : Olivier Clenet. Voix off : Moussia Sacré.