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Londres, 1888. Quartier de Whitechapel… Cela ne vous dit rien ? Oh mais si voyons, Jack l’éventreur ! La terreur londonienne de cette fin de 19ème siècle ? Ça y est, vous remettez le personnage célèbre et resté inconnu qui défraya la chronique internationale de l’époque ?

On n’a jamais su qui était ce Jack, n’est-ce pas ? L’imagerie et le folklore populaires s’en sont emparés. Il est devenu selon les transmissions une sorte de mister Hyde d’un nouveau genre, un mythe, une légende, une histoire pour faire peur aux enfants et aux âmes sensibles.

Il n’y a aucun doute pourtant que des crimes sanglants aient existés sous sa signature, sans démenti des autorités. Il y donc eu un Jack l’éventreur jamais vu, jamais pris ! Et depuis tout ce temps, personne n’a osé reprendre l’enquête, ni un Hercule Poirot, une Jane Marple, un Jules Maigret ou un Bob Colombo. L’inspecteur Jacques Clouseau ? On ne sait pas.

Bref, personne… Étonnant, non ?

Enfin personne… ! Jusqu’à ce Julien Lefebvre, aujourd’hui. L’auteur de cette pièce, qui prend l’énorme risque de dévoiler enfin la vérité au péril de sa vie (qui sait si Jackou n’a pas de descendants ?), mettant en danger chaque soir une comédienne et quatre comédiens… Tant pis, il a bravé, le brave ! Enfin on sait, enfin on respire, enfin on découvre qui est ce Jack l’éventreur !

Sir Herbert Greville gentleman londonien (plus classe il n’y a pas, sauf à mentir) décide de réunir une équipe d’enquêteurs d’un nouveau genre pour découvrir la vérité. Le groupe se compose d’un romancier débutant et timide nommé Arthur Conan Doyle, d’un journaliste qui deviendra bientôt le plus grand dramaturge du Royaume, George Bernard Shaw, du directeur d’un des plus prestigieux théâtres de Londres dont la carrière d’écrivain végète, Bram Stoker, ainsi que de l’une des premières femmes médecins de l’époque, Mary Lawson.

Et là commence le tourbillon de logiques irrévocables et espiègles, la valse à mille temps de raisonnements trempés d’irrationnel et de réalisme, le mitraillage de répliques saillantes et drôles, le déferlement de situations cocasses portées par des personnages bien trempés.

Une pièce écrite avec une malice élégante tout le long et une implacable crédibilité dans les rebondissements. Une mise en scène de Jean-Laurent Silvi, adroite et calée au cordeau. Des jeux impeccables de Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges, redoutablement efficaces de drôlerie et de cynisme.

On rit, on réfléchit, on sourit, on s’étonne… L’intrigue intrigue et l'histoire s’emballe. Une comédie policière agréable, bien ficelée et bien jouée. Un fichu bon moment.

 

Spectacle vu le 13 février 2018

Frédéric Perez

 

Une comédie policière de Julien Lefebvre. Mise en scène de Jean-Laurent Silvi. Décors de Margaux Van Den Plas et Corentin Richard. Costumes de Axel Boursier. Lumières de Éric Milleville. Musiques de Hervé Devolder.

Avec Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges.

 

 

Du mardi au vendredi à 19h00, samedi et dimanche à 16h00

53 rue Notre-Dame-Des-Champs, Paris 6ème

01.45.44.57.34 – www.lucernaire.fr

 

- Photo © L'instant d'un regard -

- Photo © L'instant d'un regard -

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