Une formidable histoire de fratrie meurtrie dans laquelle la jalousie fait des ravages. Une pièce captivante dont l'intrigue alambiquée nous révèle par rebonds les ressorts de son énigme.
« Deux frères. L’un est un brillant chirurgien à qui tout réussit en apparence. L’autre est un photographe qui semble assez content de lui. L’un était amoureux de la femme de son frère. L’autre a été l’amant de la femme de son frère. L’un était le premier de la classe. L’autre était le fils préféré. L’un et l’autre ne se sont jamais dit à quel point ils se détestent. Jusqu’à ce soir… Qui est Abel ? Qui est Caïn ? Et que s’est-il vraiment passé entre eux ? situation désespérée. Le faux-pas de l’un peut entraîner la chute des autres… A moins qu’il ne soit déjà trop tard pour tous. »
Que s'est-il passé entre ces deux frères pour qu'aujourd’hui l'un vienne vers l'autre pour affronter ce qui semble les opposer, une somme de frustrations, de non-dits, de mensonges, de trahisons ? S'agit-il de rancœurs tues ou de découvertes inattendues ? Comment pourront-ils s'en sortir, rédemption ou règlement de comptes ?
La mise en scène de Thierry Harcourt assisté de Stéphanie Froeliger est d'une précision ciselée, centrée sur le jeu. La progression dramatique est astucieusement construite et nous tient en haleine jusqu'au dernier moment.
L'interprétation est brillante. La joute entre les deux personnages est crédible. Bruno Salomone et Davy Sardou sont convaincants. Les fragilités et les doutes, les ressorts de la haine et de la jalousie sont incarnées avec une puissance et une vraisemblance remarquables faisant de ce rapport de force et de pouvoir, un combat sublime.
Une pièce prégnante. Un très bon moment de théâtre. A voir sans hésiter !
Spectacle vu le 22 juillet 2022
Frédéric Perez
De Antoine Rault. Mise en scène de Thierry Harcourt assisté par Stéphanie Froeliger. Costumes de Émilie Sornique. Lumières de Denis Koransky. Musique de Tazio Caputo.
Avec Bruno Salomone et Davy Sardou.
Jusqu’au 30 juillet à 13h10
(relâche le mardi)