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Le célèbre scénario du film de Marcel Pagnol est revivifié avec justesse et devient ici une comédie cinglante aussi drôle qu'attachante. Un Pagnol qui fait rire sans niaiser, qui émeut sans forcer.
"Un Schpountz n'est pas un idiot ! Il raisonne parfaitement sur toutes choses, il vit comme tout le monde, il a même du bon sens, sauf en ce qui concerne le cinéma. Le Schpountz, monsieur, c'est un rôle. Un rôle extraordinaire dans un film extraordinaire."
Porté par une troupe en grande forme, Le Schpountz, adapté par Arthur Cachia, reprend l’intrigue bien connue de Marcel Pagnol. Le mythe du ’’Schpountz’’, candide ridicule et sincère, devient ici un miroir pour interroger les fantasmes d’ascension, les illusions sur le succès et le besoin vital de reconnaissance identitaire.
La pièce conserve l’arôme populaire du film de 1938 sans chercher l’imitation. Elle interroge avec finesse les faux-semblants du milieu artistique et la frontière trouble entre vocation pure et soif de lumière. Une mise en vie théâtrale des rêves, aussi fous soient-ils, qui méritent d'être poursuivis. On rit de bon cœur, mais à travers ce rire, il y a comme une forme de tendresse pour les "perdants magnifiques". Le rire n’écrase pas, il éclaire.
La mise en scène de Delphine Depardieu et Arthur Cachia épouse cette ligne avec intelligence. Une mise en scène vive et sensible, au service des personnages. Le décor change avec fluidité. La lumière sensible de Didier Brun fait glisser adroitement le récit entre les lieux réalistes et l’illusion mentale d’un Irénée souvent dépassé par sa propre candeur. On perçoit dans la mécanique comique mise en place un plaisir délibéré de théâtre ludique, un amour gourmand du jeu sans que jamais la nostalgie ne prenne le dessus.
La distribution est homogène et généreuse. Arthur Cachia incarne Irénée avec une fraîcheur désarmante. Il ne cherche pas l’excès mais la vérité, celle d’un homme naïf, un peu niais mais profondément touchant. À ses côtés, Axel Blind, Simon Gabillet, Patrick Chayriguès, Milena Marinelli et Jean-Benoît Souilh composent une galerie remarquable de personnages truculents et justes, multipliant les registres avec une belle souplesse. On sent un véritable travail de troupe, un équilibre entre le comique et l’émotion.
Le Schpountz version 2025 réussit son pari. Faire découvrir ou redécouvrir un classique en le mettant au diapason de notre époque, sans le trahir ni le muséifier. C’est drôle, sensible et intelligemment populaire.
Spectacle vu le 25 juillet 2025
Frédéric Perez
De Marcel Pagnol. Adaptation de Arthur Cachia. Mise en scène de Delphine Depardieu et Arthur Cachia. Création lumière de Didier Brun. Costumes de Marion François. Musique de Polérik Rouvière.
Avec Axel Blind, Arthur Cachia, Patrick Chayriguès, Simon Gabillet, Milena Marinelli et Jean-Benoit Souilh.
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