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"Le Prochain Train" à la Manufacture des Abbesses
« Le prochain train » est sans aucun doute un de ceux à ne pas rater ! C’est un spectacle attachant et attractif, tout à fait réussi. Une petite perle de la saison théâtrale.
L’auteur Orah de Mortcie, qui signe aussi la mise en scène originale, nous propose un ensemble de situations qui ne peuvent nous laisser indifférents. Nous sommes ou avons vu des personnages proches de ceux-ci. Nous vivons ou avons vu vivre des situations proches de celles-là.
Vivre par prescription virtuelle, c’est possible ? Oui et ce n’est même pas trop mal (au début) si l’on en croit la vie sauvée de Vincent, personnage lunaire, dépendant pathologique à son travail. Il créé un autre lui-même en se créant d’autres vies… numériques. Pour cela, il utilise les compétences de Karine, « spécialiste des réseaux sociaux » et c’est avec son l’aide qu’il y parvient jusqu’à ce que la vie réelle le rattrape. Mais Karine, est-ce bien elle la sauveuse ? Pour qui et pourquoi est-elle là ?
Cette pièce est une fable. Elle nous donne matière à réfléchir, à douter, à penser sur nous-même et notre relation aux autres, à notre capacité à aimer et à être aimés.
C’est un conte aussi. Notre imagination est saisie à tout moment et notre imaginaire vient facilement combler, avec des morceaux de nous-même, les trous que nous laisse cette histoire au texte adroitement provocateur et finement émouvant.
C’est peut-être bien une histoire qui pourrait être celle de l’un de nous. Rien n’est moins impossible que d’être ou devenir Vincent ou Karine. Dans le futur de ce présent de nos vies hâtées, bousculées, mécanisées, numérisées et finalement vidées de notre volonté.
En tous cas, fable, conte ou histoire proche, c’est avant-tout un très joli spectacle que voilà, faisant appel à notre intelligence comme à notre émotion en parsemant le temps passé de petites touches de plaisirs et de plusieurs sujets de réflexion.
La direction d’acteurs de Laetitia Grimaldi ne laisse rien au hasard, simple et fluide, adroite et mesurée, servant efficacement le texte articulé avec la musique de Cédric Le Guillerm, bienvenue et limite envoutante par moments.
Les comédiens Bruno Hausler et Elsa de Belilovsky, savent nous offrir toute la complexité de leurs personnages. Un « Vincent » sincère, perdu, seul et meurtri et une « Karine » piquante, piquée, attirante et seule aussi. Deux comédiens pêchus, agréables et justes.
Un spectacle à voir sans hésiter !
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