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FIGARO DIVORCE au Théâtre Le Monfort
Majestueux et impressionnant. Ce FIGARO DIVORCE percute, chahute et bouscule les idées sur la conscience sociale, dans une incroyable actualité de la question des migrations des peuples. Le tout dans une comédie douce-amère qui joue par moments dans la tragédie pure.
Écrite en 1936, cette pièce délibérément politique de Ödön von Horváth, interroge les fondements du lien social, de l’émancipation et du bonheur.
L’argument et la dramaturgie reposent sur une suite extrapolée du MARIAGE DE FIGARO de Beaumarchais. Là où le MARIAGE s’arrête, à la veille de la Révolution Française, Ödön von Horváth fait commencer son histoire, en la décalant, à la chute du régime allemand de 1933, aux débuts du nazisme et des vagues d’émigration. Cet impertinent saut historique permet à l’auteur de traiter des bouleversements moraux et sociaux auxquels se trouvent confrontées les personnes en exil.
Aux côtés de la comtesse et du comte Almaviva, Suzanne et Figaro s’enfuient et vont se retrouver face à leurs destins. Subir ou réagir ? Devant le danger et l’incertitude, Figaro choisira de s’adapter. Sa malice au service de la réussite sociale, il mettra en péril son amour partagé avec Suzanne. Il cherchera à assouvir l’ambition au risque de son malheur là où elle se battra pour fonder une famille heureuse, en quête du bonheur.
Nous entrons dans ce spectacle comme dans un conte de fée. D’emblée, une image nous accueille, celle d’un cerf. Comme une page de garde d’un grand livre d’histoires. Nous devinons que nous irons de surprises en surprises, dans un univers qui se révèlera plus proche du merveilleux que de la réalité.
La scénographie et la mise en scène très élaborées de Christophe Rauck sont captivantes. Il invite le cinéma sur le plateau du théâtre. Nous verrons souvent à l’écran, en temps réel, des visages ou des situations comme pour nous rapprocher mieux de l’émotion qui semble alors livrer combat à la raison, faisant place à la dimension tragique.
Des chants a capella ou accompagnés au piano parsèment le cheminement, nous baignant dans un onirisme bienvenu, ponctuant l’histoire de respirations ou d’échappées poétiques. Un délice.
Une distribution brillante entoure John Arnold et Cécile Garcia-Fogel, magnifiques en Figaro et Suzanne. Du grand art.
Quel beau temps de théâtre que ce FIGARO DIVORCE. Une pièce prenante, un spectacle surprenant, du plaisir intelligent au rendez-vous !
Du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h00 – 106 rue Brancion, Paris 15ème – 01.56.08.33.88 – www.lemonfort.fr
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