
- Photo © ARFI -
Un concert aux allures de performance musicale impressionnante et déroutante. Une fanfare décadente et débridée où rien n’est laissé au hasard.
Tout surprend, tout nous prend. Du jeu des musiciens et de leurs personnages ; Des sons hétéroclites ou soignés de leurs instruments ; Des bruits maitrisés en notes de musique ; Des percussions improbables et des envolées savoureuses ; Des façons iconoclastes de jouer par moments.
Et toujours, une fichue bonne musique. C’est infernal. C’est une machine à rêver la musique autrement. C’est « La Machine Infernale ».
Ils sont treize hommes. Ils entrent un par un sur le plateau, habillés de costumes ou de robes longues noires avec des paillettes argentées. Chacun s’approche du bord de scène, à la manière défiante et désinvolte d’un mannequin de défilé de couture et repart se positionner près d’un instrument. Ce mouvement sera répété pendant le spectacle. Il est sans doute significatif de la provocation ambiante qui les anime tous. Avec le sérieux décalé de la dérision, ils moquent et se moquent de l’instant, désacralisant les codes du concert ordinaire.
Une fois la troupe installée, une voix parle dans un micro et stance lascivement des phrases incongrues comme des vers d’une poésie naturaliste ou symbolique, presque surréaliste. Puis au détour d’un mot qui finit une phrase, une explosion musicale éclate. Ça commence.
Une kyrielle de morceaux de musique cheminant sur des terres inconnues autant que connues où la recherche de sons, de bruits et de notes ou de mises en écho de sonorités, de voix parlées et de ruptures de genres nous enveloppent dans un bouillant pataquès de décibels d’où sortent musique concrète et électroacoustique, free-jazz, jazz-rock ou techno.
Des instrumentistes à la technique impeccable, inventifs et au point, dans une harmonie d’ensemble digne des plus belles bandas. Un concert truffé de swing, de soul, de lounge et d’easy listening, parsemé de bruitages impromptus aux sons traités et travaillés en phrases musicales aux accents psychédéliques qui s’incorporent aux morceaux joués.
Un concert hors du commun, hors normes, hors du temps. Comme un voyage parmi de longs rêves colorés, ludiques et rieurs qui chavirent et repartent, laissant les cauchemars errer sur les flots.
Plein les yeux, plein les oreilles, plein de plaisirs. Un concert autant fou que beau et bon !
Mise en scène Jean-Paul Delore.
Avec La Marmite infernale : Jean-Paul Autin, Michel Boiton, Jean Bolcato, Olivier Bost, Eric Brochard, Jean-Marc François, Xavier Garcia, Clément Gibert, Guillaume Grenard, Christian Rollet, Eric Vagnon, Guy Villerd et Alfred Spirli.
Jusqu’au 12 novembre
Jeudi, samedi à 19h00, vendredi à 20h00 et dimanche à 16h00
94, rue Jean-Pierre Timbaud - 75011 Paris
01.47.00.25.20 - www.maisondesmetallos.paris
Et puis www.arfi.org/projet/les-hommes-maintenant/