« En ce mois de février 1870, George Sand est une vieille dame toujours indigne mais de plus en plus lasse. Sa carrière commence à décliner, les directeurs des théâtres parisiens refusent sa dernière pièce. Pour les convaincre, elle ne voit qu’une seule solution : persuader Sarah Bernhardt , désormais la plus grande comédienne de l’époque, d’accepter le rôle principal. »
Cette rencontre est l’occasion d’une joute princière entre deux grandes dames du milieu artistique de la fin du 19ème siècle. Un formidable combat d’egos entre la jeunesse d’une comédienne à la rancune tenace et la sagesse d’une écrivaine vieillissante qui sait jouer du renoncement pour atteindre son but. Comment finira ce jeu de chat-souris ? En alliances, en confidences ou en défiances ?
L’auteur Thierry Lassalle fait ressortir avec habileté les thèmes importants que George Sand a travaillés dans son œuvre et dans son engagement politique, et qui se fondent dans la dramaturgie de la pièce avec aisance, la colorant d’éléments de contexte. Les personnalités artistiques de chacune sont dessinées avec une attention précise, donnant aux personnages un substantiel réalisme. Le personnage du jeune domestique s'interpose et tempère, permettant aussi des détours vers l’affect de l’une comme de l’autre, montrant ainsi leur part d’humanité, de fragilité et de doutes comme la flamboyance de leur statut social.
« Que savons-nous faire d’autre ? Notre art est notre vie »
La mise en scène de Olivier Macé est sobre et efficace, laissant aux interprètes le soin de nous entreprendre. Marie Christine Barrault (adorable George Sand), Paul Perrier Little (le domestique amoureux) et Christelle Reboul (superbe Sarah Bernhardt) nous offrent une partition délicate et intense à la fois.
Une évocation réussie et un hommage agréable à ces deux grandes femmes de l’art. Un spectacle documenté, intéressant et bien joué.
Spectacle vu le 11 juillet,
Frédéric Perez
De Thierry Lassalle. Mise en scène d’Olivier Macé. Costumes de Jean-Daniel Vuillermoz. Musique de Nicolas Jorelle. Décor de Olivier Prost.
Avec Marie Christine Barrault, Paul Perrier Little et Christelle Reboul.