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Une évocation sensible et touchante qui offre un regard joyeux sur l’histoire de vie de Françoise Dolto. Une farandole de récits et de citations qui ont jalonné son parcours et qui nous renseignent avec cocasserie sur les fondements de sa vocation. Une illustration richement documentée sur les origines de son considérable travail sur la psychanalyse de l’enfant.

« 1916. A huit ans, Françoise a une révélation : quand elle sera grande, elle sera médecin d’éducation ! Personne ne la prend au sérieux. Surtout pas sa mère, effrayée par cette enfant à la pensée si libre. Mais Françoise n’est pas seule, son Bon Ange Gardien veille sur elle et la soutient tout au long des épreuves de son enfance. Des épreuves que nous revivons avec eux, en remontant aux origines de la pensée de Françoise Dolto, et au gré de son regard d’enfant, à la fois si naïf et si clairvoyant… »

C’est un spectacle plein d’amour qui renforce l’admiration pour cette illustre scientifique qui fut une fille bousculée, une femme libre, une mère attentive et permissive, une professionnelle novatrice. Un spectacle qui nous fait concevoir l’image d’une grande dame dont le souvenir se range aux côtés de ceux des êtres qui nous sont chers et précieux… comme une amie devenue proche, jamais croisée mais pas méconnue.

Le texte de Éric Bu est écrit comme un patchwork sans chronologie apparente, passant de l’enfant-Françoise à l’adulte-Dolto comme autant d’allers-retours signifiant la causalité de sa pensée. Le récit théâtral se nourrit de narrations courtes, de situations réalistes avec de multiples personnages et de moments de poésie imageant les rêveries naïves ou les remarques syncrétiques annonçant la dénonciation des paradoxes de la parole des adultes. Un récit qui œuvre sans cesse à la présence manifeste dans la relation interpersonnelle des « mots justes » pour « parler vrai ».

La dramaturgie est enrichie par l’utilisation de modalités de jeux différenciés, monologues, dialogues ou situations triangulaires. Elle se colore de touches drolatiques toujours sensibles, de respirations joyeuses et de tensions ténues souvent émouvantes.

La mise en scène de l’auteur installe avec finesse et habileté les décalages de la temporalité de la narration, les changements d’âges et de personnages, rendant le récit fluide et captivant. Il se dégage une impression permanente d’assister à un échange de dons et de dettes d’affection. Une ambiance de chaleur douce et d’empathie sincère.

L’interprétation est à la hauteur de cette entreprise osée et réussie. Sophie Forte est magistrale et saisissante dans le rôle de Françoise Dolto. Christine Gagnepain est magnifique dans le rôle de la mère et dans les autres incarnations. Stéphane Giletta est remarquable et surprenant dans ses différents rôles. Une distribution de grands talents à saluer chapeau bas.

Un spectacle original et instructif, drôle et émouvant. Mis en scène habilement et joué brillamment. Un très joli moment de théâtre à savourer.

 

Spectacle vu le 28 octobre 2021

Frédéric Perez

 

Écrit et mis en scène par Éric Bu, assisté à la mise en scène par Sophie Bouteiller. Costumes de Julia Allègre. Scénographie de Aurélien Maillé. Lumières de Cécile Trelluyer. Création sonore de Pierre-Antoine Durand. Chorégraphies de Florentine Houdinière.

Avec Sophie Forte, Christine Gagnepain et Stéphane Giletta.

 

 

Du mercredi au samedi à 21h00 jusqu’au 30 octobre,

puis à 19h00 à partir du 3 novembre. Les dimanches à 18h00

1 avenue Junot Paris 18ème

01.42.54.15.12  www.theatrelepic.com

 

 

Photo © Frédérique Toulet

Photo © Frédérique Toulet

Photo © Frédérique Toulet

Photo © Frédérique Toulet

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