Un spectacle d'une gaité folle et d'un enthousiasme communicatif. Cette opérette bouffe frise de burlesque plus souvent qu'à son tour et répand tout le long mille attraits savoureux.
« Evariste, fraîchement arrivé au paradis, observant du ciel sa femme devenir la proie d’un autre homme, décide de retourner sur terre pour la séduire à nouveau et l'emmener au ciel avec lui. Acceptera-t-elle de le rejoindre ? »
Maurice Yvain créé LÀ-HAUT en 1923. C’est la deuxième opérette parmi plus de vingt-cinq opus dont il composera la musique aux côtés de nombreuses chansons populaires, de musiques de film et de scène qui firent de ce musicien un des plus célèbres et courus de l’entre-deux guerres. Son style est celui de la musique légère, volontairement fantaisiste, riche de mélodies aux phrases musicales qui s’impriment facilement et aux compositions rythmiques plus audacieuses qu’il n’y parait mais dont les partitions restent avant tout accessibles, joyeuses et proches.
Sa complicité régulière avec le parolier Albert Willemetz qui écrit ici tous les lyrics est d’une efficacité redoutable, les notes et les mots se conjuguent à merveille, phonétique et sémantique s’allient volontiers dans la rythmique comme dans le mélodique, donnant aux airs des effets délicieux de ritournelles romanesques ou de pirouettes crânes.
Les librettistes Yves Mirande et Gustave Quinson, habitués également du travail en commun avec Yvain et Willemetz, écrivent ici un argument fantasque et dépeignent un univers onirique merveilleux où l’impossible désir devient réalité, ou pas. Place est donnée à des numéros de music-hall, des duos, des trios et des parties d’ensemble chaleureuses, déjantées et drôlissimes.
La mise en scène de Pascal Neyron habille l’opérette de savantes touches décalées et colore l’ensemble d’un engouement fébrile et tonique. Les effets hilarants parsèment le spectacle par nombre de ruptures, de dedans-dehors et de clins d’œil contemporains efficaces et réussis.
Les interprètes nous enchantent littéralement et remportent un succès public mérité. Clarisse Dalles, Faustine De Monès, Richard Delestre, Mathieu Dubroca, Jean-Baptiste Dumora, Judith Fa, Stéphanie Guérin, Mathilde Ortscheidt, Olivier Podesta et Marion Vergez-Pascal nous offrent de jolies voix et de justes jeux. Solos, duos ou ensemble, elles et ils brillent d’engagement, d’excellence et d’enthousiasme.
Une mise en vie astucieuse et inventive, un orchestre excellent et une interprétation impeccable et enjouée. Un vif plaisir de théâtre musical que cette « opérette des années folles ». Je recommande vivement cette farandole de moments-bonheur.
Spectacle vu le 19 mars 2022
Frédéric Perez
Musique Maurice Yvain • Lyrics Albert Willemetz • Livret Yves Mirande, Gustave Quinson • Direction musicale Nicolas Chesneau • Mise en scène Pascal Neyron • Les Frivolités Parisiennes.
Collaboratrice artistique Elisabeth de Ereno • Scénographie Caroline Ginet • Assistante scénographie Ingrid Buffeteau, Laura Kerharo • Chorégraphies Aure Wachter • Création costumes Sabine Schlemmer • Accessoires Amélie Kiritzé-Topor • Maquillage et coiffure Rebecca Mignot, Elisabeth Pilarski • Création perruques Corinne Blot • Création lumières Philippe Albaric • Chef de chant Delphine Dussaux • Conseiller artistique Christophe Mirambeau.
Avec Evariste Chanterelle Mathieu Dubroca • Frisotin Richard Delestre • Saint-Pierre Jean-Baptiste Dumora • Martel Olivier Podesta • Emma Judith Fa • Maud Clarisse Dalles • Les élues Faustine De Monès, Stéphanie Guérin, Mathilde Ortscheidt, Marion Vergez-Pascal • Figurants Jean-Sébastien Boucher, Florence Graeve, Béatrice Schwob, Hugo Tranchant.
Orchestre Les Frivolités Parisiennes dirigé par Nicolas Chesneau.
Jusqu’au 31 mars
Les 22, 24, 29, 31 à 20h00 et les dimanches 20 et 27 à 16h00
7 rue Boudreau, Paris 9ème
01.53.05.19.19 www.athenee-theatre.com