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Madeleine et Léon se rencontrent en 1945. Ainsi commence une saga magnifique qui court jusqu’en 1998 et qui déroule les aléas d’une histoire de vie familiale, nous faisant traverser les générations et dont la narration prend forme dans ou autour de cabines téléphoniques.

« C’est une fresque familiale qui traverse le siècle. Tout s’y déroule dans des cabines téléphoniques, l’amour et la violence. C’est là qu’éclate la vérité et que s’échafaudent les mensonges, là que tout prend vie et que l’on meurt aussi. Traversant les époques, depuis la libération de Paris jusqu’à la victoire de Zidane en 98, on recolle peu à peu les pièces de ce puzzle généalogique, où prennent corps les pouvoirs invisibles et mystérieux de la transmission intergénérationnelle. »

Truffés de déclarations dites ou devinées, de silences et de non-dits, de cris de joie et de douleur, de mensonges aussi, les moments contés nous font rencontrer toute la nostalgie d’un passé qui intrigue, les changements de perception et de mentalités d’une société qui évolue, maintenant toujours à vif le fil d’Ariane des sentiments d’amour et d’affection, quels qu’ils soient ou sont devenus.

Une approche dramaturgique surprenante et captivante que cette écriture inspirée, soignée et aboutie de Jean-Christophe Dollé. L’originalité captive et donne aux jeux une intensité magnifique dont la distribution s’empare avec réussite. La mise en scène de l’auteur et de Clotilde Morgiève construit un univers très visuel, quasi cinématographique. Les lumières de Nicolas Priouzeau et la musique de Jean-Christophe Dollé, les costumes et la scénographie de Marie Hervé, œuvrent bien sûr à cette la narration qui utilise de larges et gros plans.

Stéphane Aubry, Solenn Denis, Jean-Christophe Dollé, Clotilde Morgiève (et la voix de Nina Cauchard) nous emportent littéralement dans cette histoire parsemée de séquences, rendant le récit passionnant et haletant. La nostalgie et l’émotion se rencontrent souvent et nous approchent très près. Il y a une sincérité profonde et assurée dans les jeux qui forment une esthétique particulièrement adaptée au récit. Nous sommes cueillis et pris par l’interprétation, toute en beauté douce et tendre, un rien mélancolique.

Un spectacle mémorable pour son texte prégnant et sa mise en vie convaincante. Une ovation du public bien méritée aux saluts. Un très joli moment de théâtre que je recommande.

 

Spectacle vu le 20 juillet 2022

Frédéric Perez

 

Texte Jean-Christophe Dollé. Mise en scène Jean-Christophe Dollé et Clotilde Morgiève. Scénographie et costumes Marie Hervé. Lumières Nicolas Priouzeau. Son Soizic Tietto. Musique Jean-Christophe Dollé. Plateau Simon Demeslay et Noé Dollé. Couture Julia Brochier et Agathe Laemmel. Perruques Julie Poulain. Conseils magiques Arthur Chavaudret.

Avec Stéphane Aubry, Solenn Denis, Jean-Christophe Dollé, Clotilde Morgiève et la voix de Nina Cauchard.

 

 

Jusqu’au 29 juillet à 18h10

(relâche le mardi)

 

Photo © Daniel Pieruzzini

Photo © Daniel Pieruzzini

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

Photo © Stéphane Audran

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