LÀ-BAS SI J'Y CHANTE à l'Espace Saint-Martial

Voici un spectacle musical doux et lumineux, instructif et divertissant, qui s'adresse à un public dès son plus jeune âge et au plus viel aussi.

« Les comptines d’Europe et du monde s’enchaînent, se croisent et s’entremêlent. Deux personnages, au fur et à mesure de leur voyage, fredonnent, vocalisent et harmonisent des chansons qui les emmènent ailleurs, traversant différents pays, des univers visuels différents à chaque fois. Ces chansons embarquent les petits et les grands dans un voyage où leurs habitudes et leur quotidien sont bouleversés, modifiés pour mieux explorer le monde et rencontrer l’autre et ses différences. »

Comme un livre d'images dont on tourne les pages, nous découvrons peu à peu des univers de pays lointains ou proches, au travers de comptines empruntées aux folklores locaux.

Les patrimoines mis en avant constituent un truchement éducatif spectaculaire qui égrène avec une finesse délicate et un tonus enjoué nombre de petits chants qui à chaque fois nous dévoile un trait culturel des civilisations rencontrées.

Là, un chant de travail. Là, un chant de chasse ou de combat. Ici, une berceuse. Ici encore, une ôde à la naissance. Pluralité de mélodies et de rythmes donnés a capela qui ont pour point commun de servir le jeu ou l'endormissement de l'enfant.

La mise en scène de Claudine Van Beneden et Chantal Peninon est habile, pêchue et ludique, douce et colorée. L'utilisation des vidéos efficaces et savantes signées par Catherine Demeure, la musique de Jean Adam qui accompagne avec science les étapes du voyage et le remarquable travail d'illustrations de Didier Pourrat qui est à saluer, tous les éléments artistiques et techniques de ce spectacle concourent à une esthétique d'ensemble de toute beauté. Joli et documenté, ce spectacle est véritablement attractif.

Et puis il y a les deux artistes au plateau. Solène Angeloni et Angeline Bouille, comédiennes et chanteuses, nous emportent aisément avec elles. Le regard et l'écoute du public sont captés. Percussions corporelles, chant solo ou polyphonies en duo, elles captivent l'attention. Leurs jeux sont précis et généreux. L'empathie est là. De la joie à la mélancolie en passant par la peur ou la tendresse, les émotions et les sensations passent la rampe.

"Là-bas si j'y chante", c'est intelligent et très agréable. Un spectacle riche et chaleureux où les "là-bas" lointains deviennent proches. Pour les enfants et les adultes. A savourer sans hésiter.

Spectacle vu le 4 juillet 2024

Frédéric Perez

Conception et mise en scène de Claudine Van Beneden assistée à la mise en scène par Chantal Peninon. Musique de Jean Adam.  Illustrations de Didier Pourrat. Lumières, régie et vidéo de Jérôme Aubert. Vidéo de Catherine Demeure.

Avec Solène Angeloni et Angeline Bouille.

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