THE LOOP au théâtre des Béliers

Robin Goupil persiste et signe. Sa nouvelle comédie "The Loop"  est un gros délire, aussi léché et efficace que "No Limit" mais encore plus mieux.

Extrêmement soignée dans l'écriture et dans sa mise en scène, cette farce irrésistible fait exploser les rires tout partout. On peut dire même que les rires et les fous-rires tournent en boucle mais ça, c'est déjà pris par le titre. 

« Sale affaire. Le maire Mitchel n’a pas de chat mais son fils Mike est accusé de meurtre. Et celui-ci a beau être futé comme un bison, toutes les preuves l’accablent. Défendu par l’avocate véreuse de la famille, va t’il s’en sortir face aux assauts répétés de Douglas et Carrie, deux flics incorruptibles bien décidés à le faire tomber ? C’était pas le jour pour arrêter l’arabica. »

Je me souviens pour "No Limit" de rires sans arrêt dans la salle mais là, ce sont les fous-rires qui ne s'arrêtent pas. Des fous-rires en mitraille qui prennent la tournure de ola dans le public. Du jamais vu, des olas de fous-rires ! Et pourtant on ne se connaissait pas. Ce ne sont pas les bavardages dans la file d'attente qui ont fait quoi que ce soit. En plus, je ne dirai pas les noms mais il y en a qui applaudissaient après des scènes ou qui criaient comme dans un concert de Red Hot Chili Peppers sans boules Quies. Car oui, il faut le dire, ça débloque sévèrement dans cette pièce.

Le texte à l'écriture serrée et percutante regorge de traits déjantés, de calembours plus bancals tu meurs, de punchlines truffées de références multi-âges (comme les yaourts au bifidus actif mais en plus drôles) et d'une redoutable histoire policière obsédante et addictive. Les situations partent en vrille et reviennent, enfin pas tout à fait pareil mais ça vous verrez.

La mise en scène truffée de gags calés au métronome et de comiques de répétition est d'une précision diabolique aux effets dévastateurs. Tout fonctionne pour ne rien laisser en suspens. Le rythme est dingue. Le public est à bout de souffle tellement il rit. Je ne serais pas étonné qu'on en ait perdu en route.

Et puis il y a ces quatre trublions. Aurélie Boquien, Tristan Cottin, Juliette Damy et Stanislas Perrin, de fichus bons comédiens. Tant pis, je les dénonce. Non seulement, elles et ils sont sont drôles et dépotent avec furie, mais en plus, bonjour la maîtrise du texte ! Vis comica et exercices de diction puissance 15. Encore des surdoués de la récitation en élémentaire ! Autrement, c'est pas possible.

Un spectacle irrésistible de drôlerie et d'humour à l’abattage incroyable. Texte et mise en scène de haut vol. Interprétation impressionnante. Une sale affaire incontournable, une sale affaire incontournable, une sale affaire incontournable. Oui bon, je ne vais pas le répéter en boucle non plus. Courez-y !

Spectacle vu le 14 juillet et le 4 septembre 2024

Frédéric Perez

Texte et mise en scène de Robin Goupil. Assistant à la mise en scène Théo Comby. Lumières de François Leneveu. Costumes de Bérengère Roland.  Scénographie de Capucine Grou-Radenez.  Musique de Thomas Gendronneau.

Avec Aurélie Boquien, Tristan Cottin, Juliette Damy et Stanislas Perrin.