Passion pour le théâtre surtout, pour la "Chose Artistique" en général, nous publions ici nos critiques et partageons des coups de cœur. Dans tous les cas, nous ne parlons que de ce que nous avons aimé. Contact : Frédéric Perez, membre du syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse.
Balzac donnait à ses romans tout le talent qu’on lui reconnait d’un narrateur descriptif, minutieux, précis tendance pédagogique (névrotique, qui a dit névrotique ?), attendant du lecteur soit de la patience soit du lâcher de bouquin. Ça, je le savais avant d’aller voir la pièce. Mais je me suis dit : « Une pièce de théâtre de Balzac, faut aller voir quand même ! » Aie Aie Aie mon fils, qu’as-tu fait là !...
Certes, elle est jouée depuis 2013 par le Théâtre de la Ville et en tournée (je l’ai vue en banlieue hier). De plus, Robin Renucci la remonte avec les Tréteaux de France cette année…
Malheureusement, la pièce ne dépare pas de la littérature Balzacienne. Des longueurs, peu de rebondissements, les virages prévisibles et la fin convenue et évidente mais libératrice !
La mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota n’apporte pas le contrepoids salvateur. Le travail sur des plateaux inclinés et amovibles, soulignant l’instabilité des situations, se révèle lui aussi redondant et lasse, hélas.
La distribution inégale (ce jour-là ?) ne rehausse rien. Certains comédiens donnent l’impression de ne pas y croire. En tous cas, ils ne font pas passer la « ternitude » de l’ensemble par le dynamisme ou la coloration des personnages ou des jeux.