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- tableau de Kenne Gregoire -
Que l´homme descend bel et bien du singe pas du sage
Difficile de me rassurer Tonton, je te rappelle au passage
Ou est-ce qu´on est tous pieds et poings liés en attendant que tout explose
Est-ce qu´y a encore quelqu´un quelque part qui décide de quelque chose
Ou est-ce que la machine s´est emballée et qu´on a perdu le contrôle
Est-ce que les hommes ont voulu ça, est-ce qu´ils maîtrisent leur rôle
Eh Tonton... On va faire comment? Dis-moi Tonton, on va faire comment?

L´égalité est en travaux et y´a beaucoup trop de déviations
Le système s´est retourné contre l´homme, perdu dans ses ambitions
Le système a décidé qu´y avait pas de place pour tout le monde Tonton, t´as entendu les cris dehors, c´est bien notre futur qui gronde
Et chaque année monte un peu plus la rumeur des crève-la-faim
On vit sur le même sol mais les fins de mois n´ont pas le même parfum
Ce système entasse des gosses et il les regarde crever la dalle Tonton on est du bon côté mais ce qu´on voit, on ne peut le nier J´ai grandi au milieu de ceux que le système a oubliés
On avance tous tête baissée sans se soucier du plan final
Et il oublie que s´il existe, c´est pour gérer des êtres humains
Ce système fait des enfants mais il les laisse sur le chemin
Mais je suis plus trop serein, je fais pas confiance au système
Quand je pense à eux pourtant, j´aimerais chanter un autre thème
Eh Tonton, est-ce que t´as regardé dehors? Sur l´avenir de nos enfants il pleut de plus en plus fort

On va aimer regarder derrière pour rien oublier
On va rien lâcher
Ma petite gueule d´amour, mon Polo, mon ami Châtaigne
Ta vie c´est comme du gruyère, mais personne te le dis que tu as une belle âme
Viens vers la lumière, p´tit frère
Faut donner pour recevoir
Faut aimer pour être aimé
À force de ne plus croire en rien, c´est la vie qui désespère
Y´a la mamie qui peut pas les aider, qu´a rien appris dans les livres, mais qui sait tout de la vie
Y´a les frères, les cousines, les cousins, y a les petits de la voisines, y´a les gamins perdus qui deviennent des caïds de rien, des allumés qui s´enflamment pour faire les malins
On va rester groupé
On va rien lâcher
Alors faudra se regarder, se découvrir, jamais se quitter
Tonton, il peut rien faire si t´y crois pas
Pour ça, Tonton, faut lui tendre la main
P´tit frère, putain, on va le reconstruire ce monde
Ma petite gueule d´amour, mon Polo, mon ami Châtaigne

Chez ces gens-là, on aime pas, on compte
Pas de place pour les gentils, pour les paumés de la vie
Il faut que je mette une bombe, une bombe désodorante, une bombe désodorante pour les mauvaises odeurs du fric qui déborde
Où est la banque?
Y´aura des révolutions qu´on voudra pas, et d´autres qui prennent leur temps, pourtant c´est urgent
Va falloir chanter l´amour, encore plus fort
Je t´jure petit frère, faut freiner à temps
Faut pas manquer beaucoup pour plus être le héros, faut pas beaucoup
Les conneries je les ai faites, et c´est un chagrin qui s´efface pas
Ma gueule d´amour, mon petit pote d´azur il est des jours où je ne peux rien faire pour toi
Fini le compte à rebours du vide, du rien dedans
Faudra remettre les pendules à l´heure, leur dire qu´on a pas le même tic tac, que nous, il est plutôt du côté du coeur
Il faudra de l´utopie et du courage
S´ils veulent pas le reconstruire le nouveau monde, on se mettra au boulot
T´as bien le temps d´avoir le chagrin éternel
Ma petite gueule d´amour, mon Polo, mon ami Châtaigne
On perdra rien, peut-être bien un peu, mais ce qu´il y a devant, c´est si grand
On va rien lâcher, on va aimer regarder derrière pour rien oublier, ni les yeux bleus ni les regards noirs
Ma petite gueule d´amour, mon Polo, mon ami Châtaigne

Pour l´avenir, pour les enfants, essayons de ne pas rester insensibles
Dans le viseur de la souffrance, y´a de plus en plus de cibles
Est-ce que les grands de ce monde ont entendu le cri des indignés
Entre le fromage et le dessert, tout là-haut dans leur diner
Eh Tonton... On va faire comment? Dis-moi tonton, on va faire comment?

On va tout droit vers la défaite dans cette course contre la honte
C´est une route sans issue, c´est ce qu´aujourd´hui, tout nous démontre
Eh Tonton, on va faire comment, tu peux me dire? Comme il faut que tout soit rentable, on privatisera l´air qu´on respire

On est dirigé par des graphiques, c´est de la branlette à grande échelle
C´est les marchés qui nous gouvernent, mais ces tous ces chiffres sont irréels
L´avenir n´a plus beaucoup de sens dans ce monde de banquiers
Y´a de plus en plus de cases sombres et de pièges sur l´échiquier
Qui arrache les derniers arbres et qui pourrit l´atmosphère
Et c´est bien l´homme qui regarde mourir la moitié de ses frères
Paroles de Fabien Marsaud et Richard Bohringer, Album Funambule, 2013
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