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Non mais quelle histoire !... Légère aux premiers abords puis prenante et aux rebondissements inattendus.

 

Bienvenue dans le monde de Faila, la vieille dame indigne qui ne s’en laisse pas conter facilement et certainement pas par Santi, ce jeune adolescent qui l’a menacé de vol et se retrouve enfermé dans la salle de bain.

 

Mais enfin, que croyait-il ce nigaud ? Qu’il suffit de dire « Wouh » et Faila se soumet ? Plutôt moins souvent qu’à son tour, nous l’avons vu.

 

Oui mais que faire une fois le larron surpris et placé en lieu sûr par la nonagénaire encore alerte mais qui sent bien que le seuil de sa vie approche ? À part le laisser crier en vain, bien sûr… ?

 

Alors entre le jeune prisonnier et la vieille bourrelle, comme un pacte non-dit se scelle. Entre la fougueuse envie de vivre et le poids épuisant de la solitude, entre la ruse du délit et la délivrance du déni, les jeux s’activent et se troublent. Elle parle pour tenter de se livrer. Lui écoute dans l’espoir de se délivrer.

 

Chez Faila, le fantasme se bouscule à la réalité. La raison sourit à la vérité. La folie, la vie et la mort cuisinent en voisines.

 

Profondément troublée, culpabilisée sans doute, par les événements qui ont marqué son enfance, elle fait défiler ses souvenirs, plus pour les dire que pour les faire entendre à Santi. Puis, conseillère autoproclamée, elle essaye de convaincre son confident involontaire de se construire, après, un avenir convenable et normé, espérant transgresser ainsi et enfin, le redoutable cours du destin.

 

Comment tout cela va-t-il finir ?

 

Le roman de Federico Jeanmaire est publié en France en 2011. Adapté pour le théâtre par Jean Lacornerie et Martine Silber, le texte raconte les dernières folies de Faila, cette adorable vieille dame transformée en geôlière, avec un humour piquant et tendre, l’émotion à fleur de charme.

 

Ce monologue théâtral magnifique livre le secret de l’enfance de ce personnage extraordinaire, haut en couleurs et en sentiments, comme la dernière foulée de sa course épuisante.

 

La mise en scène de Jean Lacornerie centre l’attention sur la puissance de la confidence du personnage. Les effets sonores et musicaux des réactions de Santi, un rien trop appuyés, encombrent le récit et son flux émotionnel, privant le monologue de ses silences suspensifs et des sensations qui s’en dégageraient.

 

La comédienne Élizabeth Macocco est époustouflante. Elle convainc par la truculence et la tendresse qu’elle apporte à la folie de son personnage qu’elle sait nous faire aimer.

 

Une histoire étonnante, une très bonne comédienne, un très joli temps de théâtre.

 

 

De Federico Jeanmaire. Traduction d’Isabelle Gugnon. Adaptation de Jean Lacornerie et Martine Silber. Mise en scène de Jean Lacornerie. Costumes de Robin Chemin. Perruques et maquillage de Cécile Kretschmar. Lumières de Sandrine Chevallier.

 

Avec Quentin Gibelin et Élizabeth Macocco.

 

Festival Avignon Off 2017

 

Jusqu’au 30 juillet à 19h00 (relâche le 25) – 23 rue Saint Agricol

04.32.76.02.79 – www.theatre-petit-louvre.fr

 

- Photo © Blandine Soulage -

- Photo © Blandine Soulage -

- Photo © Blandine Soulage -

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