Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

« C’est l’histoire d’une rencontre improbable, celle entre un homme et une femme que tout oppose… ou presque. Lui, incarne la réussite parfaite… elle, se rêve dans monde parfait. »

 

Un spectacle plein de tendresse sous-jacente, un duo-duel devenant un duel-duo qui se transforme en une paire de deux personnages emprisonnés dans leurs mondes intérieurs, qui tentent de se faire la belle.  Y arriveront-ils ?

 

Une jolie fable que voilà. Une fable des temps modernes qui montre du doigt ses dérives. L’activité sociale, l’aisance matérielle et l’intégration professionnelle peuvent-elles jeter un voile sur les personnes et les laisser filer leurs chemins où qu’elles aillent, sans que quiconque ne s’en aperçoive ?

 

À moins d’une escale, un 14 juillet dans une gare où un incendie bloque le train à quai... Drôle d’endroit pour une rencontre mais quelle belle rencontre !

 

Combien le hasard ou la synchronicité peuvent se jouer de la vie. Que seraient devenus ces personnages sans leur rencontre ? Et cette rencontre, n’est-elle pas aussi la nôtre, devant ce miroir que le théâtre sait si bien poser devant nous ?

 

À ne pas la voir arriver et s’installer pour y ronger la vie, la solitude qui empêche devient le refuge qui oblige. Un refuge caché où sont remisés frustrations et désirs. Que faire si les portes restent verrouillées ? Tout plaquer  ? Tout imaginer  ?

 

Un texte chaleureux de Marilyne Bal qui depuis sa première pièce « Le champ des oliviers » que nous avions beaucoup aimée, continue à écrire avec une finesse simple et émouvante sur des parcours de vie qui se croisent, des personnages qui se toisent et des destins qui s’entrecroisent.

 

L’histoire d’Alexandra et l’histoire d’Olivier s’interrompent le temps d’une soirée pour faire escale dans une gare. Le temps de nous montrer ce que l’amour a fait. Ce que les sentiments d’abandon et d’emprisonnement dans leurs propres vies ont faits. Est-ce pour cela que l’on entend la chanson « L’hymne à l’amour » ?

 

La mise en scène de Bénédicte Bailby et Pascal Faber est centrée sur les personnages, leurs sensations, leurs regards et leurs silences. Sans effets inutiles, une mise en scène comme on aime, qui fait confiance au texte et dirige les comédiens pour le servir. C’est fin et efficace.

 

Xavier Lemaire est une nature, nous le savions et nous apprécions son travail aussi pour cela. Mais c’est un fichu bon comédien le bougre. Il montre ici la fragilité d’Olivier avec délicatesse et précision, laissant venir la colère qui ronge ce personnage implosif autant qu’explosif.  Amélie Etasse est Alexandra. Son jeu très sensible et sa légèreté dans les postures conviennent tout à fait. Ils composent tous les deux un face à face détonant, harmonieux et crédible. L’émotion se tisse peu à peu et passe la rampe.

 

Une escale, un 14 juillet dans une gare où le feu d’artifices n’est pas seulement dans le ciel. Une agréable histoire que ce joli moment de théâtre particulièrement bien joué.

 

Spectacle vu le 17 juillet,

Frédéric Perez

 

 

De Marilyne Bal. Mise en scène de Bénédicte Bailby et Pascal Faber. Lumières de Sébastien Lanque.

 

Avec Amélie Etasse et Xavier Lemaire.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :