« Ce n’est pas parce que Louise a passé toute sa vie en usine à enfiler des baleines de parapluie qu’elle n’a pas d’opinion sur la vie et la société. Et c’est ce qu’elle va prouver à son fils… et à nous par la même occasion. »
Un spectacle touchant et drôle, magistralement porté par Myriam Boyer, toute en tendresse féroce et en puissance douce. Une comédie sociale et sentimentale qui déborde de sympathie et de bon sens populaire.
Cette pièce montre du doigt la noblesse simple et le courage fabuleux des « gens d’en bas », et dénonce avec humour la suffisance d’une petite bourgeoisie de notables installés dans leur pouvoir.
Le texte et la mise en scène de Emmanuel Robert-Espalieu sont d’une efficacité redoutable tant dans les interpellations échangées que dans la sensibilité qui règne tout le long.
Louise revendique et participe pour démontrer que la vie locale est avant tout un lieu pour agir ensemble. Jacqueline, sa jeune amie, mène le combat auprès d’elle du haut de sa jeunesse qui ne veut pas perdre ses illusions. Et Antoine, son fils, qui ne croit pas ce qu’il voit, que fera-t-il ?
« Mais Maman tu ne sais pas faire !...
Enfin je veux dire, personne ne sait faire.
Ça ne s’improvise pas !
Toi tu fabriques des parapluies.
Tu ne fais pas de politique ! »
« On a bien eu un maire garagiste un jour.
Il n’avait pas fait l’ENA si je me souviens bien.
Et rassure-toi, j’ai pas envie d’en faire de la politique.
J’ai juste envie d’être utile. »
Louise, « Louise au parapluie » comme on la surnomme, se présente aux élections. Cette aventure charriera pour elle et autour d’elle, troubles et découvertes. Réussira-t-elle ? Que gagnera-t-elle ? Que gagneront-ils ?
L’interprétation est excellente, d’un enthousiasme formidable. Emportés par le jeu généreux et complice de Myriam Boyer, Prune Litchtlé et Guillaume Viry, jouent tous ensemble cette partition avec une harmonie parfaite, faisant ressortir l'humanité chaleureuse du texte. C’est simple et brillant.
Une comédie sociale et sentimentale qui touche et fait mouche. Myriam Boyer, Prune Litchtlé et Guillaume Viry y sont remarquables.
Spectacle vu le 17 juillet,
Frédéric Perez
Texte et mise en scène de Emmanuel Robert-Espalieu. Décor de Jean Michel Adam. Costumes de Camille Duflos. Régie de Charles Degenève.
Avec Myriam Boyer, Prune Litchtlé et Guillaume Viry.