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Avec Les Peintres au charbon, texte de Lee Hall, dramaturge et scénariste désormais illustre (il a écrit le scénario de Billy Elliot), Adrien Popineau signe une mise en scène généreuse et accessible, qui donne toute sa force au combat trop discret mais essentiel de ces mineurs devenus artistes. Joué par une troupe soudée, le spectacle est un moment de théâtre populaire dans le meilleur sens du terme, celui qui parle à tous, sans jamais sacrifier l’exigence.
Lee Hall écrit cette pièce en 2009, avec la volonté de célébrer cette aventure, de témoigner de sa valeur iconoclaste parmi les nombreux groupes artistiques qui parsèment l’histoire de l’art et poser à cette occasion les questions que charrient de tels destins.
L’accès à l’art est-il exclusif ? Le droit de s’en emparer pour s’exprimer est-il réservé à une élite et confisqué aux catégories populaires ? C’est le cœur et le chœur de ce spectacle retraçant cette fabuleuse histoire vraie.
La mise en scène d’Adrien Popineau donne une cohérence et une fluidité à l’ensemble. Il propose une lecture claire et habitée de ce texte fort. On rit, on est ému (très), on reconnaît des échos contemporains. Sa direction de jeu est remarquable, chacun incarne son personnage avec justesse et puissance. La qualité d’écoute, la précision des intentions, la fluidité des enchaînements. Rien ne semble forcé ou démonstratif. Tout est là. Le poids du labeur, la force de l’élan créatif, les conflits de classe, le regard des autres, la solidarité, les petites victoires sur l’invisible.
Sur scène, cela prend corps grâce à une scénographie astucieuse de Fanny Laplane, qui parvient à suggérer les lieux sans jamais figer l’espace. La création lumière de François Leneveu accompagne subtilement cette dynamique.
La fougue et la rage des comédiens nous saisissent et nous convainquent. Du très beau travail. Elles et ils donnent vie à une galerie de personnages touchants, souvent drôles, jamais caricaturaux. Benoit Dallongeville, Fabien Floris, Mati Galey, Louise Dupuis, Valentine Galey, Nikola Krminac et Adrien Popineau, s’inscrivent tous avec justesse dans le jeu collectif, apportant à leurs personnages une densité sobre et vibrante. Une incarnation exemplaire.
Du théâtre documentaire, social et politique comme on aime. Ce spectacle est un superbe récit engagé, drôle et captivant. Une ode à la culture populaire, à son éducation et à sa réalité trop peu reconnue. Un spectacle pour le plaisir de voir des idéaux se rapprocher de la réalité, des histoires de vie belles comme des combats réussis.
Spectacle vu le 23 juillet 2025
Frédéric Perez
De Lee Hall. Mise en scène Adrien Popineau. Scénographie Fanny Laplane. Création lumière François Leneveu. Régie générale Léo Delorme.
Avec Benoit Dallongeville, Louise Dupuis, Fabien Floris, Mati Galey, Valentine Galey, Nikola Krminac et Adrien Popineau.
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