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Une pièce tout en légèreté et en humour, dans laquelle et par laquelle le langage tient une place prépondérante, servant les rebondissements, charriant les quiproquos et rebondissant en les vulgarisant sur les représentations sémantiques et culturelles des travaux scientifiques et la personne devenue mythique de Sigmund Freud.

« Rome, 1923, dans une chambre d’hôtel, Freud dort. Une femme de chambre entre. C’est Marie, 23 ans, jolie et pétillante. Elle le réveille. Marie a déjà rencontré Freud à l’âge de 10 ans et depuis, le prend pour un hypnotiseur de cirque ! Dans cette comédie menée tambour battant, l’émotion surgit entre les rires. De quiproquos en quiproquos, les deux personnages vont peu à peu s’ouvrir l’un à l’autre, révélant leurs secrets les plus intimes. »

Au-delà ou en deçà de la rencontre improbable entre les deux personnages, l’argument permet à l’auteur Leonardo de la Fuente, qui signe ici sa première pièce, de voguer et de divaguer à partir de l’intérêt quasi passionnel de Freud pour les œuvres picturales et sculpturales qu’il aimait retrouver à Rome. L’auteur en vient à imaginer pour nous les dérives fantasmagoriques déplacées et formalisées dans des relations inattendues entre une jeune femme et le vieux psychanalyste.

Et nous voici en présence d’une fiction astucieuse qui reprend les fondements et les façons de la pensée et du discours de Freud. Les mots et les propos, les images et les situations, viennent jongler joyeusement avec les notions de désir, de pulsion de vie et de mort, de principe de plaisir et de réalité, de passage à l’acte et bien sûr du rêve et de son interprétation ! Le tout avec une simplicité d’évocation de la narration.

La mise en scène de Alain Sachs est habile et joue sur les codes du « boulevard » que le texte lui permet. L’esthétique d’ensemble est soignée et veille délibérément à ce que le récit se développe dans un naturalisme réaliste qui percute avec espièglerie et efficacité l’onirisme de la fiction.

Nassima Benchicou offre à son personnage une fraicheur pêchue et un enthousiasme alerte, une superbe prestation artistique à saluer. François Berléand montre à nouveau son nuancier talentueux, du comique au mélancolique en passant par le pathétique pour rendre sensible les émotions de son Freud, ce qui, reconnaissons-le, est une incongruité audacieuse.

Un spectacle de comédie, voué au sourire et au rire, fluide et accessible, remarquablement interprété.

Spectacle vu le 13 février 2024

Frédéric Perez

 

De Leonardo de la Fuente. Mise en scène Alain Sachs. Collaboration artistique Corinne Jahier. Décor Catherine Bluwal. Costumes Jean-Daniel Vuillermoz. Lumières Laurent Béal assisté de Muriel Sachs. Musique Patrice Peyrieras.

Avec Nassima Benchicou et François Berléand.

 

 

Du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 15h30

31 rue de la Gaîté, Paris 14ème

01 43 22 77 74 www.theatremontparnasse.com

 

Photos © DR
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